Vous m’avez manqué. La chronique de Zirteq
Aujourd’hui, je reprends le cours de mes chroniques après, je dois l’avouer, une période de déconfiture, de manque d’inspiration, de vaches maigres, de doutes. Un an, ça fait un an que ce qui nous entoure ne tourne pas rond, marche sur la tête, ne sait plus où en donner. Un an de déroutes et de détours. La terre est devenue le Pandémistan, cette entité en constante expansion, fille de la mondialisation et des zoonoses, où des populations meurent, fuient, se fracassent contre mille frontières.
Depuis un an, je vois ma ville natale, la Contignies-lès-Mormeilles de ma jeunesse, se morfondre dès 18H bien sonnés aux clochers des églises, je la vois se refermer comme une huître tous les week-ends pour cause de confinement décidé par la cellule COM du gouvernement, je vois cette sous-préfecture qui avait remporté plusieurs années de suite le championnat de la cité la plus fleurie, se parer de forêts de plexiglas, se joncher de masques jetables bleutés, étranges méduses venimeuses. Et tout ça, ça m’a filé la nausée. Mais heureusement pas les mains sales vu que je me les hydroalcoolise plus que de raison.
Je vois les habitants ne plus savoir sur quel pied danser quand on leur dit que des tests PCR ou antigéniques sont disponibles en quantités industrielles et que c’est foutaise. Je vois des personnes âgées de plus de 75 ans et des personnes de plus de 50 ans, atteintes de co-morbidités, errer dans les rues dès potrons-minets, airs hagards, fronts brûlants, mains moites à l’idée d’arriver trop tard dans un des vaccinodromes de campagne où les attendent ces doses promises par sinistre de la Santé, ce Véran englué. Mais, mauvaise pioche, les trois flacons ne sont pas livrés, bloqués dans on ne sait quelle glacière de l’Union européenne. Et les personnes prioritaires de rentrer, têtes basses, chez un chez-eux sans futur palpable.
NO FUTUR ! Me vient la nostalgie d’une adolescence punk où je me gorgeais des RAMONES, des CLASH et autres SEX PISTOLS.
FUCK ! Quand je béaifème, je vois encore ces brochettes de sinistres ou de porte-paroles aligner promesses, chiffres et statistiques invérifiables comme autant de brochettes et autres merguez annonciatrices de barbeuques libérateurs à venir. FOUTAISES ! MENSONGES ! FARCES dont nous sommes les dindons ou les pangolins ! Ecouter le sinistre de la santé faire le décompte des flacons à je ne saiplucombiendedoses distribués dans quatre pharmacies du « cher pays de notre enfance » comme on fait un sermon, m’a littéralement rendu neurasthénique.
Résultat : j’ai développé une forme rare de COVID19 qui m’a ôté le goût de faire des chroniques.
Pendant des semaines, je n’ai donc pas pu écouter un seul vinyle sur mon Teppaz orange, ni pu regarder le lac municipal avec émoi, ni pu disserter sur l’actualité foisonnante. Non, je me suis confiné dans une aridité de mots qui confina au mutisme intégral. Même « The sound of silence », chanson que j’adore, ne put trouver grâce à mes yeux ou plutôt, à mes oreilles calaminées.
J’ai subi ce sentiment d’impuissance des jours entiers, mais je ne me suis pas arrêté, ni n’ai demandé d’ASA, n’étant -in fine- cas contact que de moi-même.
La goutte d’Astra Zenicka qui a fait déborder le flacon, c’est quand j’ai vu sur YOUTUBE, sinistre de l’Instruction, exécuter un flashmob au milieu d’enfants dociles dans une cour de récréation aux tracés refaits de frais, avec cette mine de « lou ravi » sous son masque. J’ai pété un câble et me suis exclamé : « P….. ! Mais dans quel monde vivons-nous ?! »
Et quand Blanquerator promît un million de tests salivaires… pour les 12 millions d’enfants et d’adolescents scolarisés, mon sang alors ne fit qu’un tour : j’ai soufflé sur mes doigts, je me suis servi une « La Goudale » ambrée et je me suis remis à écrire.
Donc, mes chers cinq ou six lecteurs-trices adorés-es, vous m’avez manqué et pas que de peu.
Zirteq, on va dire aux zalentours du 80 ème jour