Un pognon de dingue !!!!
500 000 Euros !! 496 800 exactement ! Voilà la somme versée par le Ministère de l’Education Nationale au tristement connu cabinet Mc Kinsey pour livrer une étude préparatoire à un colloque qui ne s’est jamais tenu.
L’objectif était alors d’ « accompagner la Direction Interministérielle de la Transformation Publique dans l’organisation d’un séminaire pour réfléchir à l’évolution du secteur de l’enseignement. »
En fait, il s’agissait surtout d’étayer la pensée blanquérienne d’une politique de l’Education calquée sur un modèle libéral.
Dans ce rapport, on apprend (!) que l’Education est source de richesses pour la Nation. Ni vous, ni moi ( et pas même eux ) n’en doutions mais, à ce niveau de rémunération, toutes les évidences et tous les poncifs valent d’être mentionnés.Il s’agirait alors de considérer l’Education une forme d’investissement !!!
C’est à partir de là que le bât blesse car, d’un investissement, on attend toujours un retour ,si possible rapide. Il s’agit donc , tout à la fois, (en même temps aurait dit l’autre) de se doter des outils permettant de mesurer l’efficacité des politiques menées en terme d’enseignement et de rendre celui ci plus efficace ( voire utile si on n’y prend pas garde !).
Ici , se dessinent les deux piliers des contre réformes actuelles de l’Education Nationale.
Pour mesurer les progrès, on multiplie les tests, les évaluations …. Tout en oubliant les effets délétères avérés de telles pratiques.
Monsieur de Lapalisse l’aurait dit : « Pour rendre l’enseignement plus rentable, il suffit de rendre les enseignants plus rentiers !
Hélas !!! C’est à Mc Kinsey qu’on a confié le dossier et pour ce cabinet , la solution pour améliorer l’efficacité des enseignant.es est d’adosser une part de leur rémunération à des primes , au mérite. Il s’agit, selon ce rapport , de valoriser « l’effort accru des meilleur.es professeur.es, capables d’augmenter les résultats de leurs élèves 3 à 4 fois plus que les autres professeur.es. »
Considérant les difficultés qui existent pour comparer les résultats d’élèves qui diffèrent tant par le milieu social ou culturel dont ils.elles sont issu.es que par les ressources mises à leur disposition par les municipalités, le rapport préconise l’octroi de primes collectives plus qu’individuelles.
Ainsi, serait évaluée l’efficience des pratiques pédagogiques d’un petit groupe d’enseignant.es (une dizaine nous dit on!) ou d’une petite école.
A en croire le cabinet Mc Kinsey, ce type de prime permettrait : » l’annulation de l’effet passager clandestin dans un groupe où les moins performants sont clairement identifiables ».
On n’ose imaginer les discussions en salle des maîtres autour du mérite de tel⋅le ou tel⋅le collègue.
Fort heureusement, le rapport Mc Kinsey ne préconise pas de peine particulière pour le.la collègue déficient.e. A l’occasion d’un conseil des maîtres⋅ses ,il appartiendra peut être à chaque « équipe » pédagogique, d’établir un référentiel de performances à atteindre et les peines encourues par les collègues défaillant.es.
Cette prime au mérite pourrait être attribuée par un comité pédagogique ( pour les établissements comptant plus de 50 professeurs) ou par une autorité hiérarchique de proximité pour les établissements plus petits.
Les similitudes entre les préconisations de ce rapport et l’expérimentation marseillaise de M . Macron ou les dangers de la mise en application de la loi Rilhac semblent évidentes. Encore une fois, c’est une vision libérale et managériale de l’école qu’on nous propose.