Prise de parole de la Cgt-Educ’Action lors de la manifestation du 22 juin à Grasse :
Pour le nouveau front populaire
Après l’hasardeuse dissolution de l’assemblée nationale, nous voilà donc maintenant à 8 jours des prochaines législatives anticipées. Trois blocs s’affrontent. Macron et ses sbires rejettent constamment dos à dos le RN et le NFP, expliquant que dans un cas comme dans l’autre, ce serait la faillite du pays. Moi ou le chaos, tente-il de nous faire croire. Comme me le disait un camarade il y a deux jours, les arguments les plus efficaces sont les arguments de répétition. Autrement dit, inutile que ce que vous dîtes soit vrai, il faut juste le répéter suffisamment pour que les gens finissent par le croire. C’est la stratégie qu’il emploie depuis des années, avec ses éléments de langages que tout son entourage répète bien sagement. C’est ainsi aussi que l’idée que le nouveau front populaire serait d’extrême gauche et antisémite a pu se répandre. Mais quelle absurdité ! Qui peut croire ça ?
En matière d’éducation en revanche, aucun doute que la majorité présidentielle et le rassemblement national sont à rejeter dos à dos. En effet, depuis plusieurs mois nous dénonçons les mesures mises en place par les gouvernements Macron successifs, issues du programme du rassemblement national en matière d’éducation : port de l’uniforme, fin du collège unique, labellisation des manuels, brevet comme examen de passage en seconde, adéquation forcée entre les formations et les désirs du patronat. L’un comme l’autre ont comme objectif de mettre la jeunesse au pas, au service de l’économie libérale. L’un comme l’autre veulent également mettre au pas les profs …
En tout cas, on est bien loin de notre conception de l’Éducation. À la CGT, nous prônons une éducation émancipatrice, dont le but est de former des citoyen⋅nes éclairé⋅es, muni⋅es d’un certain bagage culturel, qui, associé à un esprit critique suffisamment développé, leur permettra de choisir en conscience leur propre destin, et celui de leur pays.
Et c’est aussi en résumé ce qui sépare le programme du nouveau front populaire de ceux de ces deux concurrents principaux. La simple question à se poser avant d’aller voter dans un peu plus d’une semaine est celle-ci : qui de l’humanité et de l’argent doit être au service de l’autre. Un seul programme amorce une rupture avec le capitalisme, avec l’asservissement des travailleur⋅ses aux dividendes, avec l’exploitation de la majorité au profit d’une poignée d’ultra riches. La droite extrême de Macron et l’extrême droite de Le Pen font preuve de la même absence de projet en matière de progrès social. Pour Macron, ça fait 7 ans qu’il s’évertue à nous montré que sa priorité est le monde de la finance, il semble que plus personne n’ait de doute à ce sujet. Pour le rassemblement national, pour celles et ceux qui pouvait encore en douter, leur imposture sociale a été révélée au grand jour quelques minutes après l’annonce des résultats des européennes, quand leur premier réflexe a été de se précipiter dans les bras des républicains, dont la priorité est la destruction méticuleuse de tous nos conquis sociaux.
C’est la raison pour laquelle la CGT appelle clairement à voter pour le front populaire. Mais attention, il ne s’agit pas de leur donner un blanc seing ! La CGT garde son indépendance. Quel que soit le résultat aux législatives, le 8 juillet la CGT sera toujours là, aux côtés des travailleur⋅ses, pour récupérer les conquis sociaux qui nous ont été volés ces dernières années et pour en conquérir de nouveaux.