Par
un travail sur les mots, on favorise
l’égalité entre femmes et
hommes
L’écriture
inclusive et le point médian
Qu’est-ce
que l’écriture inclusive ?
L’écriture
inclusive, tout comme le langage inclusif, consiste à
« inclure
le féminin » dans la langue
française, là où,
traditionnellement, le masculin
« l’emporte » sur le
féminin. L’égalité
d’approche est donc au coeur de cette
vision.
L’écriture
inclusive préconise d’utiliser des termes neutres,
par exemple
« les droits humains » au lieu
des « droits de
l’homme », ou encore d’accorder
les métiers et les
fonctions. Concrètement, il s’agit
d’utiliser le féminin et le
masculin quand on s’adresse aux deux genres, en utilisant les
tirets et bientôt peut-être, le point
médian.
Qu’est-ce
que le point médian ?
C’est
un un point « milieu »,
c’est-à-dire situé à
mi-hauteur de chaque lettre. Il devrait être prochainement
intégré
dans le nouveau clavier AZERTY, en bas à droite, avec les
signes de
ponctuation. Il permettrait de gagner en clarté, en
remplaçant
l’actuel tiret, qui a déjà
d’autres fonctions.
Pourquoi
l’écriture inclusive ? (Un peu
d’histoire…)
La
langue orale, comme l’écriture, engendre et
entretient les
inégalités. Le Haut Conseil à
l’égalité entre les hommes et
les femmes rappelle que, jusqu’au XVIIème
siècle, tous les
métiers, fonctions et dignités exercés
par des femmes étaient
nommés au féminin. En
1647, un membre de l’Académie française
avance que « le
masculin est plus noble que le féminin » pour
justifier que la règle du masculin doit l’emporter
sur le féminin.
Un siècle plus tard, un éminent professeur
déclare, à son tour,
que « le
genre masculin est réputé
plus noble que le féminin
à
cause de la supériorité
du mâle
sur la femelle ».
L’écriture
inclusive vise à supprimer cette hiérarchisation
des sexes par le
langage, en rétablissant un équilibre. Si
l’expression « écriture
inclusive » est assez récente, la
réflexion a été engagée
il y a une vingtaine d’années autour de
l’idée de neutralité
dans l’écriture. On parlait alors de
« langage
épicène ».
Le
terme « inclusif » a ensuite
été jugé plus juste pour
refléter la volonté d’une
égalité de sexes.
,
Portée
au départ principalement par les mouvements
féministes, cette
manière d’écrire émerge peu
à peu dans le débat public. En
2015, le Haut Conseil à
l’égalité entre les femmes et les
hommes
publiait un « Guide
pratique pour une communication sans stéréotype
de sexe ».
En 2017, un éditeur scolaire, Hatier, a franchi le pas en
publiant
un ouvrage à destination des CE2, « Questionner
le monde »,
en écriture
inclusive. C’est une première dans
l’éducation, même si ladite
écriture inclusive n’y est pas
appliquée de manière exhaustive.
Pour
la CGT Educ’Action
également, on ne peut pas faire progresser
l’égalité sans
s’intéresser aux représentations que
notre
langue véhicule. Depuis des années, nous avons
donc le souci de
féminiser nos textes et entendons bien poursuivre la lutte
dans ce
sens !
Le
langage structure notre pensée : il ne fait pas que
la
refléter, il l’oriente !