On ne nous dit pas
tout !
Tout
d’abord, excusez-moi si
j’enfonce des portes ouvertes, mais
le traitement médiatique m’exaspère.
Je
parle de cette mesure de dédoublement
des classes de cours préparatoire et cours
élémentaire première année
en REP+ et des classes de cours préparatoires en REP.
Cette mesure est l’expression même, je
l’ai entendu dire plusieurs
fois sur des plateaux télé, de
l’extrême sensibilité sociale de
Macron.
J’ai
même entendu des gens opposer cette mesure
à l’expression « Macron,
président des riches ».
Ce
que je n’ai pas entendu, c’est
que cette mesure
se fait à moyen constant, c’est-à-dire
que les administrations départementales
de l’Éducation Nationale n’ont pas
reçu un poste de plus.
Conséquences, ce sont
des postes « Plus de Maîtres que de classes », des postes de
remplaçant-es qui ont été
récupérés pour pourvoir à
la mesure Macronienne. D’autant que
l’augmentation du nombre de classes, augmente le temps de
décharge des
directeurs-trices, d’où besoin
supplémentaire en poste; rajoutons à
ça une
population enfantine qui augmente et moins de recrutements au niveau du
concours (alors que la menace du changement du calcul des pensions des
fonctionnaires annoncé dans sa campagne par
l’ex-banquier de chez Rothschild,
notre Emmanuel national va entraîner une forte demande de
départ à la
retraite). Je trouve important de le dire et la faire savoir :
certes, il
y a une mesure dont on évaluera un jour le
bien-fondé, mais qui est payée cash
par l’ensemble des personnels et usagers.
Une autre annonce a
été faite par
Jupiter: l’école (ou plutôt
l’enseignement) obligatoire dès 3 ans. Rien de
bien révolutionnaire,
puisque 97 % des trois ans sont déjà
scolarisés. Oui,
c’est une bonne
chose, mais… Je me rappelle que the magnificent
Fillon avait promis, sous la
pression des cathos intégristes de « Sens
Commun » qui l’ont soutenu
plus que plus, la scolarité obligatoire dès 5
ans. Pourquoi cette
pression? Parce que les établissements scolaires
privés sous contrat,
donc les établissements privés confessionnels
sous contrat, ne sont indemnisés
par l’État que pour la
délégation de Service Publique de
l’Éducation obligatoire qu’ils assument.
Donc
jusqu’à maintenant, leurs classes maternelles leur
servaient de produit d’appel
sans subventions… Rendre l’éducation
obligatoire dès 5 ans, a fortiori dès 3
ans change la donne ! Encore
un coup bas porté au Service Public
d’Éducation, à propos duquel je
n’ai entendu que peu de réactions…
Supprimons
un jour (un autre) férié
chômé, pour
augmenter les ressources de l’État afin de faire
face à la dépendance de nos
aîné-es.
Cela permettra de récupérer 10 milliards
d’euros pour cette cause.
C’est
sûr que cela a l’air bien, d’autant que
je suis retraité… Mais quand
« Joe
La Buse » Raffarin avait changé le statut
du lundi de Pentecôte de férié
chômé, à férié
travaillé, j’avais râlé mais
m’étais senti comme gêné,
voire
égoïste de ne vouloir produire pour nos vieux. Car,
c’était déjà
« une
journée de solidarité envers les personnes
âgées ».
À ce propos quand
on
voit le coût et l’état des EPADH, on
peut se demander où est passé le fric. Passons.
Mais
d’abord, pourquoi récupère-t-on
10 milliards. Le calcul est simple,
mais que vous êtes niais! Le PIB de la France (le fric
qu’elle gagne en
un an) était de 2 228,9 milliards d’euros
en 2016, dernier chiffre connu
source INSEE. Prenons un travailleur, il produit 365 jours de
l’année – 52 x 2
samedis et dimanches – 25 jours de congés
payés – 10 jours fériés
chômés. Total
226 jours de production. Petite division 2 228,9 milliards /
226 jours = 9,86
milliards qu’on peut arrondir à
10 milliards. Donc, si on travaille un
jour de plus, le PIB augmentera de 10 plaques qu’on
convertira en compote de
pommes au bénéfice des vieux…
Qui
peut aller à l’encontre de ce fait ? Eh
bien, il y a de ça quelques années j’ai
entendu un économiste qui disait que ce
raisonnement n’était que de la poudre aux yeux, ou
plutôt une mesure politique
de revanche sur les travailleurs. Et, il a sorti cet argument
massue :
« puisqu’on ne produit aucune richesse
pendant ces jours fériés
chômés,
supprimons Noël et son cortège de traditions, de
cadeaux, d’emplettes, de
déplacements, de location ; le PIB n’en
sera aucunement
affecté ! ». Merci Monsieur,
dont j’ai malheureusement oublié le nom,
de m’avoir ouvert les yeux. Ces jours-là sont des
jours de production de
richesse comme les autres, ne nous bourrez pas le mou.
Encore une chose
sur l’Éducation, et ce venant d’un de
ses anciens ministres. « Dans la vie
quotidienne, les maths
ne servent strictement à rien », a en
effet affirmé l’essayiste Luc
Ferry, dans la matinale de LCI. Et d’ajouter sans
ambages : « Les
maths ne sont pas très utiles à l’issue
de leur enseignement à l’école. Je
n’ai
jamais utilisé, même pas 30 secondes, ce que
j’ai appris en maths. Les
identités remarquables, ça ne m’a
jamais servi à rien ». Après
Nicolas
Sarkozy qui avait dénigré « La
princesse de Clèves », voilà
l’autre
tarte qui s’exprime sur « les tas de
mathiques ». Juste un petit
rappel, il ne sert strictement à rien de connaître
« l’allégorie de la
caverne » de Platon, de savoir que les Arabes vers
l’an 850 pratiquaient des
opérations de la cataracte alors que les médecins
occidentaux pratiquaient des
saignées pour soigner des hémorragies, de
connaître des auteurs comme Rabelais,
Descartes, de connaître le théorème de
Pythagore sur les triangles rectangles,
de savoir que tout corps plongé dans l’eau subit
une poussée opposée égale au volume
de liquide déplacé (Archimède, salut
mon pote…), d’avoir une idée sur le
mécanisme de la photosynthèse, de
connaître le process de fabrication d’un
circuit électronique…
Cela
ne sert strictement à rien, et allons plus loin les
mécanismes opératoires sont inutiles
puisqu’on a des machines à calculer qui
coûtent rien, et lire pourquoi alors qu’on a des
livres audio !
Ferry-boîte (comme on dit à Marseille) semble
ignorer que l’enseignement c’est
avant tout la formation des esprits avec la manipulation
d’objets mentaux. On
peut accéder à celle-ci en résolvant
des situations problèmes, des démonstrations
mathématiques, tout autant qu’en imaginant la
suite des opérations et du
matériel nécessaires à la
réalisation d’un objet, tout autant que la
réflexion
nécessaire à l’élaboration
d’une dissertation. Qu’importe
le flacon pourvu qu’on ait un esprit bien fait !
Quant
à l’autre quiche, qu’il ne parle que de
ce qu’il maîtrise :
RIEN.