Déclaration
de la Commission exécutive confédérale
Cgt
N’opposons
pas les misères, combattons-les !
de la Commission exécutive confédérale
Cgt
N’opposons
pas les misères, combattons-les !
- La France,
6ème puissance économique mondiale,
n’aurait pas les moyens de traiter dignement ses populations
les plus fragiles, comme celles qui cherchent l’accueil pour
des questions économiques, politiques, familiales, de
survie… parce qu’elles fuient les guerres. - Nous
assistons actuellement à des débats
nauséabonds et populistes dont la violence des propos,
à l’encontre des plus fragiles socialement, attise
les tensions sociales et tente de mettre en opposition les populations. - Par nature,
notre société n’est pas violente, ce
sont les discours et les actes politiques qui déterminent sa
nature. La Direction confédérale de la CGT
réaffirme le besoin de mettre au coeur des débats
et des enjeux de la période la question de
l’humain et de la dignité humaine. - Comment
admettre et tolérer que notre pays, à
l’histoire sociale riche de sa capacité
d’accueillir et d’intégrer de tout temps
des populations venues chercher en France un avenir meilleur ou
échapper au massacre dans son propre pays, ne soit plus en
capacité, aujourd’hui, d’y
répondre avec dignité ? - Comment
admettre l’effroyable réalité des 3800
morts en mer Méditerranée en 2016 qui viennent
s’ajouter à ceux de ces dernières
années, faisant de la Méditerranée un
véritable charnier ? - Oui, les
conditions d’accueil des migrants sont
intolérables, elles sont indignes de la France ! - Oui, les
conditions de vie et de survie de plus de 9 millions de personnes
vivant sous le seuil de pauvreté en France sont tout aussi
intolérables ! - La
direction nationale de la CGT condamne sans réserve, et avec
la plus grande fermeté, celles et ceux qui opposent la
question de la pauvreté, de la misère sociale
avec celle de l’accueil des migrants dans des conditions
dignes. - Ce ne sont
pas les migrants qui augmentent la précarité et
la misère, bien au contraire. Toutes les études
économiques le démontrent: l’accueil de
nouvelles populations renforce systématiquement
l’économie du pays d’accueil et cela de
façon pérenne. - La
précarité et la misère sont les
conséquences des politiques publiques portées par
les gouvernements successifs ces dernières
années. Elles trouvent leur prolongement au niveau
européen. C’est aussi le fruit des politiques
menées dans le monde du travail et dans les choix de gestion
des entreprises du secteur public ou privé. - Remettre en
cause notre modèle social, détruire les services
publics, réduire le nombre de fonctionnaires, supprimer des
dotations en direction des collectivités territoriales,
supprimer des subventions au milieu associatif, amputer les budgets
dédiés
aux activités sociales et culturelles, ne pas augmenter les
salaires, augmenter la précarisation du salariat, maintenir
un haut niveau de chômage… sont autant de choix
politiques qui génèrent la
précarité et la misère sociale, ce
sont ces choix que nous dénonçons et combattons
quotidiennement. - Opposer
ceux qui travaillent avec ceux qui cherchent un emploi, les
Français et les étrangers, les actifs et les
retraités, ceux qui vivent sur le territoire et ceux qui y
cherchent asile, les pauvres et les miséreux… est
une stratégie politique bien connue qui ne sert
qu’un objectif, celui de détourner
l’attention des véritables causes d’une
crise entretenue au seul bénéfice du capital.
Dans le même temps, les inégalités se
creusent, les profits n’ont jamais été
aussi importants, les dividendes versés aux actionnaires
plus indécents, les rémunérations des
dirigeants aussi exorbitantes. - La
direction nationale de la CGT appelle l’ensemble de ses
adhérents et de ses organisations à porter le
débat auprès des salariés, des
chômeurs, des étudiants et des
retraités, dans leur entreprise, leur lieu de travail et
lieu de vie, afin de combattre les propos nauséabonds qui
tentent de monopoliser le débat public et de porter une
autre voix : celle du sens de l’humain et du respect de la
dignité de chacune et chacun !
Montreuil,
le 2 novembre 2016