Loi de Programmation Militaire
L’économie de la guerre est un mode de gouvernance, un choix de société.
La volonté politique d’entrer dans ce mode de gestion budgétaire pour les 6 ans à venir doit questionner chacun.e de nous sur le choix de société que cela appelle.
Les chiffres font tourner la tête : 413 milliards d’euros programmés sur la période 2024-2030, soit une moyenne de plus de 70 milliards d’euros par an rien que pour l’armée. Cette forte augmentation s’inscrit dans la continuité de la précédente et, sur les 2 quinquennats de Sir Macron, le budget alloué à ce ministère aura tout simplement doublé !
De prime abord, et avec le conflit Ukrainien, si l’on reste dans la rhétorique gouvernementale c’est un minimum qui garantira notre sécurité. Nous vivons depuis plus d’une décennie avec la menace terroriste. Puis est arrivée ces deux dernières années la menace d’un virus pour lequel nous sommes entrés en «guerre» sanitaire. Il n’y a pas encore un an c’est «un conflit armé aux portes de l’Europe» qui fait planer sur nous la crainte qu’il ne s’étende. N’oublions pas également la menace de la «précarité énergétique», de la «récession économique» et «écologique» qui viennent compléter la somme de nos peurs . Et ne parlons surtout pas des «éco-terroristes» tellement dangereux. Nous sommes cernés, ne reste plus que les mouvements sociaux et les grèves et nous voilà perdus.
Nous avons peur, il faut faire peur, c’est économiquement très rentable, c’est socialement la clef du contrôle social, et nous l’avons très bien vu pendant ces deux dernières années de pandémie. Il faut cadrer les populations, avoir le contrôle sur la masse ignorante. Voyez la logorrhée des lois liberticides. Voyez la mise en place du contrôle de la société civile au profit des multinationales et d’un néo-libéralisme qui s’affiche comme le «Père protecteur» qui seul peut nous préserver de toutes ces menaces. Soyons dociles, soyons tranquilles, les technocrates et les entreprises veillent sur nous, fermons les yeux, ayons peur, vendons notre liberté, notre libre arbitre.
Ce retour au «militaire» n’est que la suite logique de cette rhétorique de la peur. C’est simplement l’arbre qui cache la foret. Nous devons en prendre conscience.
La destruction programmée des services publics depuis 20 ans qui a connu une accélération folle sous le règne Macron n’est en fait que la destruction d’un mode d’organisation de notre société. Lorsque l’on veut tuer son chien il suffit de dire qu’il a la rage. Il faut changer notre organisation sociétale puisqu’elle est obsolète, Jupiter l’a fait savoir: il faut revoir notre contrat social, ce contrat qui structure notre société actuelle.
Si sur 6 ans nous investissons ces sommes folles au profit de la reconstructions de nos services publics, de tous nos services publics (santé, éducation, justice, diplomatie, etc. ) alors nous pourrions conserver et améliorer notre Société. Construire une société qui se veut juste et bienveillante, qui permet la reconstruction d’une vrai classe moyenne et qui travaille à la disparition de la pauvreté n’est pas une utopie contrairement à ce que prônent les néo-libéraux de la start-up nation.
Au moment même où une très large majorité du peuple français se rassemble pour refuser une réforme des retraites dogmatique, injuste et non nécessaire, l’annonce du roi Macron résonne pour le peuple comme une insulte de plus. Gardons en tête également qu’avec cette loi de programmation militaire, le budget consacré par l’État Français s’approchera des 2% du PIB, soit l’objectif fixé en 2014 par l’OTAN, accédant ainsi aux vœux des Américains grand champion du pacifisme !
La guerre n’est qu’un mode de gouvernance comme un autre. A ceux qui prétendent qu’il n’y a pas le choix, répondons qu’il est toujours possible de faire autrement que de tendre à éliminer son prochain. Faisons le choix d’une société respectueuse du Vivant. Refusons la peur comme guide. Ayons confiance. Investissons dans notre présent et construisons notre avenir, ne l’hypothéquons pas encore plus. Rejetons cette loi de programmation militaire qui ne protège rien d’autre que le chiffon rouge de la Peur pour détourner notre regard des enjeux actuels.