L’extrême droite au pouvoir : ils en ont fait l’expérience
En Europe ou en Amérique latine : ils ont fait l’expérience de l’extrême droite au pouvoir
« Le RN au pouvoir, on n’a jamais essayé… » Cet argument revient régulièrement dans les échanges avec celles et ceux qui font le choix de voter pour le parti lepéniste. Plusieurs pays sont gouvernés par des partis de la même mouvance… Que font-ils concrètement pour les travailleur·ses ? Les syndicats italiens, finlandais et argentins alertent : l’extrême droite au pouvoir, c’est une politique libérale qui s’attaque aux libertés et à la démocratie.
Finlande : l’extrême droite s’attaque aux droits des travailleur·ses
Depuis juin 2023, une coalition centre droit/extrême droite est à la tête du gouvernement finlandais. Le syndicat SAK témoigne dans un courrier à la CGT :
« Dès son arrivée au pouvoir, elle a présenté un vaste plan de coupes budgétaires réduction des droits des travailleur·ses (dont le droit de grève) et des prestations sociales (dont les allocations chômage) en contournant les négociations.
De nombreuses mesures transgressent les conventions de l’OIT. Le gouvernement envisage maintenant de modifier le système de négociation collective en faveur des employeurs au détriment des représentant·es des salarié·es.
Les syndicats finlandais résistent. Ils ont appelé à des grèves qui ont reçu le soutien d’une majorité de travailleur·ses. » ( En savoir plus sur le site du syndicat SAK )
Italie : orientation économique néolibérale et autoritarisme
Dans une lettre adressée à la CGT, Maurizio Landini, le secrétaire général de la CGIL, a apporté son soutien à l’engagement des militant·es contre l’extrême droite en France et partage les mesures d’austérité prises par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni , depuis octobre 2022, qui attaque « droits civils, sociaux et du travail : suppression du revenu minimum, attaques des droits des femmes et des migrants […], le droit de grève […] et refuse d’introduire un SMIC ».
Le gouvernement italien est notamment revenu sur les critères de départ à la retraite au détriment de tous et surtout des femmes. Il a également continué la distribution de fonds exceptionnels aux entreprises tout en encourageant la précarisation du monde du travail (décret « premier mai ») et en diminuant les moyens pour les services publics.
Le gouvernement engage actuellement des réformes constitutionnelles renforçant les pouvoirs de la première ministre. Mais la mobilisation du syndicat contre la course au réarmement, pour augmenter les salaires, contre la précarité et pour la santé et sécurité au travail commence à porter ses fruits : les enjeux sociaux, d’emploi et de réindustrialisation sont revenus au centre du débat politique. ( voir aussi l’intervention de la CGIL lors du débat des syndicats européens pour lutter contre l’extrême droite )
Argentine : une déferlante de mesures austéritaires
Trois mois après son arrivé au pouvoir, le président argentin a engagé la loi Omnibus avec 300 dispositions dont le renforcement des prérogatives pour réprimer l’activité syndicale, la mise en place d’une période d’essai de 10 mois, la suppression du droit à l’indemnisation pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, …
Toutefois, les puissantes mobilisations syndicales alliées aux forces progressistes ont réussi à mettre un coup d’arrêt au projet. Néanmoins, l’absence de vote majoritaire à l’assemblée n’empêche pas le pouvoir conservateur de Javier Milei d’avancer par décret ou par des pratiques répressives pour imposer une politique d’austérité comme la réduction au minimum des subventions aux transports en commun ou la suspension des prestations urgentes en matière de santé et d’invalidité…
Résultat, en six mois, l’inflation s’est aggravée, le pouvoir d’achat du salaire moyen a diminué de 14,9% et le nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté a quasi doublé.
En réponse, l’opposition s’organise autour des organisations syndicales très puissantes en Argentine et du tissu social pour la défense des droits. Les camarades argentins insistent sur l’importance de l’unité et de la combativité du mouvement pour résister.