LE
RETOUR DES COUPS DE RÈGLE SUR LES DOIGTS
Voulant
réagir aux résultats de
l’enquête internationale sur le niveau de lecture
des
élèves, le ministre Blanquer a tapé
fort. Il a surtout tapé fort sur le système
éducatif et ses personnels, sur les chercheur·ses
en pédagogie qui avancent pas
à pas sur les concepts, les notions et les
expérimentations. Il a fait preuve
d’un extraordinaire repli intellectuel vers des techniques et
des pratiques
pédagogiques qui n’ont rien à envier
à l’École réactionnaire du 19e
siècle.
Depuis
sa nomination, la CGT Éduc’action
dénonce un ministre au service de la reproduction
sociale, de la dérégulation, du tout neuroscience
et de la territorialisation.
Certes, le tableau n’est pas brillant et peut sembler
exagéré, mais les faits
et les décisions prises indiquent clairement que nous sommes
dans le vrai. Sans
tout révolutionner ou annuler les mesures prises sous
Hollande (dont nous ne
défendrons pas le bilan), il dérégule,
revient sur ce qui a été mis en place
pour, en définitive, réintroduire des dispositifs
et des idées déjà utilisés
sous Sarkozy lorsqu’il était
déjà aux affaires.
Le
ministère nous ressert de vieilles recettes qui
n’ont pas fait leurs preuves.
Du moins pédagogiquement, car au niveau de
l’austérité, rien à
dire : chapeau
l’artiste ! Mardi 5 décembre dernier, il
a même semblé être frappé
d’amnésie. En dénonçant des
résultats qui seraient le fruit d’une politique
catastrophique depuis dix ans, il oublie qu’il en est
l’initiateur partiel
lorsqu’il était directeur
général de l’Enseignement scolaire
(DGESCO) sous
l’ère Sarkozy.
En
résumé, on assiste désormais
à une mise au pas forcée des personnels et une
surveillance amplifiée comme ce fut le cas par le
passé. Considérer que les
enseignant·es ne sont pas des professionnel·les
de
l’éducation, maitrisant leur outil de travail qui
est la pédagogie, revient à
les insulter. C’est un mépris de classe que la CGT
Éduc’action combat.
Jérôme SINOT