Le 13 janvier ne peut pas rester sans réponse
La CGT Éducation se félicite de la réussite exceptionnelle de la journée de grève du 13 janvier (plus de 60% de grévistes dans le second degré, 75% dans le premier degré).
Elle démontre l’état de fatigue et d’exaspération de l’ensemble des personnels devant un protocole inapplicable et chronophage, l’impossibilité d’assurer la continuité des apprentissages pour leurs élèves, la dégradation de leurs conditions de travail, mais aussi devant le mépris de leur ministre et du gouvernement tant au niveau de leur communication que de l’absence de réponse à leurs revendications.
Mais cette colère n’est pas due qu’à la gestion erratique de Jean-Michel Blanquer et son mépris affiché depuis mars 2020 et le déclenchement de l’épidémie. Si elle ne s’exprime, soudainement et brutalement, que maintenant, c’est dû fait de la conscience professionnelle des personnels qui se sont échinés à maintenir le service public d’éducation, seuls et malgré leur ministre.
Depuis cinq années ils subissent une politique de suppressions massives de postes, de manque flagrant de personnels remplaçants, d’attaques contre leur liberté pédagogique, de réformes de tri social des élèves qui leur font perdre le sens de leurs métiers, d’accusations de « wokisme » etc.
Elles et ils ont dû lutter contre une réforme des retraites dont les enseignant·es auraient été les plus grandes victimes et entendre des promesses de revalorisations salariales historiques qui ne se sont pas traduites dans les faits.
La CGT Éduc’action réitère son exigence de distribution de masques chirurgicaux, FFP2 pour celles et ceux qui le souhaitent, à l’ensemble des personnels et des élèves, afin d’éviter au maximum les contaminations. Elle exige également que l’ensemble de la gestion des cas positifs et contacts à l’École ne repose plus sur les personnels de notre ministère dont ce n’est pas le travail.
La CGT Éduc’action continue d’exiger un plan d’urgence avec la création immédiate, massive et pérenne de postes de toutes catégories de personnel, en commençant par l’ouverture et l’épuisement des listes complémentaires aux concours.
Devant la dégradation des conditions d’apprentissage des élèves due à l’épidémie, elle exige le report des épreuves de spécialité du baccalauréat en juin, la diminution des effectifs par classe, l’adaptation des programmes pour tenir compte des 3 années scolaires perturbées et l’abandon des réformes Blanquer de tri social et de la sélection à l’Université.
La CGT Éduc’action appelle les personnels à se réunir pour débattre des suites qu’ils entendent donner à cette journée de grève, y compris la reconduction et soutiendra toutes les mobilisations.
D’ores et déjà, elle les appelle à converger avec l’ensemble des secteurs lors de la grève interprofessionnelle du 27 janvier pour les salaires et l’emploi.
Le service public d’éducation ne tient que par l’abnégation des personnels qui le font vivre. Il est urgent de les reconnaître en créant massivement des postes pour améliorer les conditions d’études de leurs élèves et leurs conditions de travail et en revalorisant les salaires à la hauteur de leurs qualifications et de leur investissement.
Montreuil, le 13 janvier 2022