1.
Evaluations
Ce1 et Cm2…
« Les
promesses n’engagent que ceux qui y croient » Charles Pasqua… « J’ai
tout compris » Xavier Darcos…
Le
site http://www.darcos-demission.org/
qui est un site animé par des
enseignant-e-s issue de divers horizons syndicaux, associatifs ou
autre, publie le texte ci-dessous qui en dit long sur les pratiques du
Ministère quant à la
réalité de ses engagements. Nous le publions
ci-dessous sans en revendiquer la paternité mais parceque
ces textes
sont
plus qu’intéressants:
« Le ministère revient sur
l’engagement de ne pas
diffuser les résultats des
évaluations…
NON à la
mise en concurrence des écoles !
Parlant de la publication des résultats des
évaluations nationales CE1
et CM2 à un regroupement d’Inspecteurs de
l’Éducation Nationale, le 9
décembre, en présence d’un recteur et
d’un Inspecteur Général, le chef
du bureau de la Direction générale des
enseignements scolaires (Dgesco)
du Ministère de l’Éducation Nationale a
déclaré : « Qui peut
empêcher de faire circuler l’information selon laquelle les
enfants
réussissent mieux dans telle école que dans telle
autre ? Même les
enseignants le savent ». (…) « Cet outil
n’est pas un indice de
performance de l’école, mais de localisation
géographique. »On apprend
aussi que le ministère
réfléchit à « la
possibilité d’offrir aux directeurs la capacité
de consulter les résultats des autres écoles
». De plus, «
cinq indicateurs de réussite seront calculés
localement » pour
être « remontés »
par le directeur d’école aux échelons
supérieurs via le site internet académique (et
non le site intranet) :
la part d’élèves « en
difficulté » (moins de 33% des items
réussis !), la part d’élèves
« nécessitant une attention
particulière » (de 33 à 50%
!), etc.
Il y aura alors « les retombées
» : les résultats de chaque
école pour ces cinq indicateurs seront «
communiqués à l’extérieur
» (dépêche AEF 106379).Pourtant, dans un diaporama récent, le ministère
s’était voulu
rassurant : « Les résultats individuels
des élèves ne seront
connus que de leurs parents, de leur maître et du directeur
de l’école.
Les résultats individuels des écoles ne seront
pas publics ; ils
resteront internes à l’Éducation
nationale. »À quel moment le ministère dit-il vrai, quand il
affirme que « les
résultats des écoles resteront internes »,
ou quand il glisse que
ce sera « un outil de localisation
géographique » ?
Localisation de quoi ? Il est évident qu’il ne
s’agit pas des écoles
mais de leurs résultats, et que «
l’outil » permettra de localiser les
« bonnes » écoles et les «
mauvaises ».À quel moment le ministère dit-il vrai, quand il
promet de « ne
pas mettre en ligne les résultats » ou
quand il dit vouloir
permettre aux directeurs de « consulter les
résultats des
autres écoles » ? Qui peut croire
que ces informations
resteront confidentielles, si tous les directeurs d’une
circonscription
les partagent ? Si l’on rapproche cette idée du
projet de loi créant
les EPEP et de la budgétisation de 500 postes de directeurs
d’EPEP, il
n’y a pas de quoi être rassuré !À quel moment le ministère dit-il vrai, quand il
dit que « les
résultats des écoles ne seront pas mis en ligne
», ou quand il
annonce que les « retombées »,
avec les 5 indicateurs de
réussite, « seront
communiquées à l’extérieur »
?Sous ces contorsions sémantiques pitoyables, le
ministère
annonce que, malgré l’opposition massive de la
profession, il a
finalement décidé de rendre publics les
résultats école par école.
En fait, M. Darcos, affirme ainsi sa fidélité,
non à la parole donnée,
mais à la volonté du Président de la
République : lors de la
présentation du projet de nouveaux programmes,
début février 2008 à
Périgueux, il déclarait que les
évaluations CE1 et CM2, «
deviendront un outil de mesure incontestable des résultats
des écoles »,
elles seront rendues publiques école par école
(c’est-à-dire souvent
classe par classe, notons-le), dans le cadre d’un
« pilotage du
système par les résultats ».
Le sens de la prime de 400
euros, que M. Darcos veut attribuer aux maîtres qui feront
passer les
épreuves, s’éclaire d’un jour
cru.Rappelons au public que depuis 1990, les épreuves nationales
CE2 et 6e
étaient utilisées par les équipes
d’enseignants comme « évaluations
diagnostiques » pour aider à la «
remédiation » des difficultés. Les
résultats individuels de chaque enfant étaient
donnés à ses parents
pour les informer de son cheminement, dans le cadre d’une
coopération
confiante entre école et famille. Les résultats
moyens de toute la
France étaient publiés par le
ministère : les écoles pouvaient ainsi se
situer par rapport à la moyenne nationale ; le public
pouvait savoir
comment évoluait l’efficacité du
système scolaire.Les
procédures annoncées le 9 décembre
constituent un changement radical de la fonction des
évaluations
nationales à l’école
élémentaire. L’opinion doit en avoir
conscience,
cela détériorera gravement le service public
d’éducation. C’est même un
coup mortel porté à l’école
de la République.Contrairement à ce qu’affirment les
ultralibéraux, à l’origine de cette
idée, cela ne favorisera en rien les
apprentissages des élèves.
Là où il a été mis en place
(Californie, Grande-Bretagne), ce «
pilotage » a entraîné la
généralisation du bachotage. Étant
tentés de
préparer intensivement leurs élèves
à la surface des épreuves, les
maîtres sont conduits à négliger les
acquisitions en profondeur, les
vrais
« fondamentaux ». On y constate la multiplication
des fraudes,
certaines écoles truquant les résultats transmis
à l’administration. Au
grand étonnement des responsables politiques qui ont voulu
appliquer à
l’école ce « pilotage par les
résultats » en vogue dans le
privé… il a
engendré une baisse des performances réelles de
l’ensemble des élèves !« Comparateur d’écoles », ce dispositif
établira un classement
qui, avec la fin de la carte scolaire, transformera le
réseau des
établissements en un vaste marché
et les parents en
consommateurs. Il accroîtra les
inégalités entre écoles, les unes
devenant des écoles « top » que se
choisiront des élèves issus des «
élites », les autres se ghettoïsant
davantage.Il installera les écoles dans une relation de concurrence
plutôt que de
coopération : quand une équipe de
maîtres aura mis au point un procédé
pédagogique qui favorise la réussite de ses
élèves dans tel ou tel
domaine, pour conserver son avance, elle devra se garder de le
divulguer aux autres écoles !Le président et le ministre ont-ils un seul instant
anticipé les
monstrueux dilemmes qu’ils feront vivre aux enseignants : si
nous
accueillons tel élève handicapé, tel
enfant atteint d’une maladie
chronique, tel enfant non francophone, … nos
résultats vont forcément
baisser… ?Les maîtres seront constamment soumis à la
pression des familles qui
deviendront les vrais prescripteurs pédagogiques.
L’école publique, qui
aurait besoin de plus de sérénité,
deviendra le champ clos de conflits
entre groupes de parents adhérant à des
conceptions éducatives
différentes. La porte sera alors grande
ouverte au
communautarisme et la laïcité sera vite
submergée. Quant à la
façon dont tel maire ou tel groupe politique local utilisera
ces
résultats, il n’est pas difficile de
l’anticiper si l’on se remémore
les appels au lynchage de certains enseignants par des groupes comme SOS
Éducation, lors de la polémique sur la
lecture au CP initiée par
M. de Robien.Il faut bien voir aussi qu’avant même la
généralisation de ce
dispositif à toute la scolarité primaire, les
résultats pourront servir
à l’évaluation des équipes
d’enseignants par leur hiérarchie et au
calcul du « salaire au mérite
» qu’appellent de leurs vœux les
responsables de la majorité.En fait, avec la publication classe par classe des résultats
des
évaluations, toute l’école risque
d’être gouvernée par la
réussite à
des exercices dont la pertinence ne sera pas discutable
puisqu’elle
relèvera d’une norme administrative.
C’est l’idée même
d’évaluations au service des apprentissages et de
l’amélioration du
service public d’éducation qui sera
discréditée. Qu’ils
l’aient voulu ou non, avec ce « pilotage par les
résultats », nos
gouvernants auront alors établi une «
pédagogie » officielle dont le
principe ultime est hélas celui du dressage : la fin
justifie les
moyens. Les élèves eux-mêmes, au lieu
de se mobiliser de façon
désintéressée sur les enjeux
intellectuels, émotionnels et éthiques de
la culture scientifique, littéraire, artistique et
technique,
travailleront dès l’école
élémentaire en fonction d’un mobile
unique :
l’attente de bonnes notes et la peur d’en avoir de
mauvaises. »Le même site, devant les mensonges du Ministre,
publie le
livret d’évaluation éleve Cm2 et
le
livret de l’enseignant-e
Enfin ce site publie un texte dont nous publions ci-dessous des
extraits:
« … »C’en est trop ! C’est
maintenant notre dignité qui
est bafouée !
Depuis toujours, nous assumons la passation
d’épreuves d’évaluation, la
correction et l’analyse des résultats, sans penser
à demander une
rémunération spéciale, car
l’évaluation des apprentissages de nos
élèves fait partie de nos missions. De plus,
quand il s’agit
d’évaluations nationales, le plus souvent nous
faisons la correction et
l’analyse collectivement (en dehors des heures de classe),
car les
résultats à un niveau donné
d’enseignement concernent toute l’équipe
des maîtres, en amont et en aval.
Alors, pourquoi cette prime,
telles des cacahuètes jetées à des
singes ? M. Darcos anticipe-t-il des
résistances du fait que ces épreuves,
entourées du plus grand secret,
sont annoncées comme très difficiles par le
ministère et qu’elles
feront apparaître une énorme proportion
d’élèves en grande difficulté,
sans rapport avec la réalité ? Redoute-t-il que
ces épreuves mettent
plus nettement en évidence la malfaisance des programmes
2008 ?
Craint-il que la profession y voie une rupture avec les exigences du
Socle commun de connaissances et de compétences,
conçu à partir des
programmes de 2002, et qui est toujours en vigueur ? A-t-il peur que
nous refusions de faire passer les épreuves et veut-il
acheter notre
soumission ? Parie-t-il sur les difficultés
financières des enseignants
pour les opposer les uns aux autres et diviser les équipes
d’écoles ?
Nous,
enseignants des écoles élémentaires
travaillant au CE1 et au CM2, nous
le disons sans équivoque : cette prime est une atteinte
à notre dignité
; nous la reverserons à une
association éducative complémentaire de
l’enseignement public ou à une caisse de
solidarité des maîtres du
primaire que nous appelons à créer dans chaque
département.
Et nous
tous, enseignants des écoles primaires, nous
dénonçons cette prime qui
met à mal le travail d’équipe, ignore
le fonctionnement réel des écoles
et apparaît comme une façon
perverse de consacrer la dégradation de notre pouvoir
d’achat…. » Vous
trouverez la
totalité du texte iciLa Cgt Educ’Action avait
lancé une
pétition sur le même thème
dès le 9 novembre. Elle est toujours signable
ici vous pouvez continuer à la signer et à la
faire signer.
Il est clair que ces évaluations ne sont en aucun cas une
manière
d’aider les élèves et les équipes,
mais un premier pas vers la mise en
concurrence des écoles.
Pour la Cgt-Educ’Action, il ne saurait être
question d’aider le
ministère à publier de fait ces
résultats y compris par des manières
détournées.
2.
Rappel:
Réunion au
siège de la Fcpe vendredi 9 janvier à 18h 6 Rue
de France du collectif
06 « Sauvons les Rased »
3.
Les bonnes
résolutions de l’année 2009… Et si vous
adhériez à la
Cgt-Educ’Action!
Pour
adhérer en
ligne: http://sden1d06.free.fr/Formulai/Adh.html