RETRAITE :
une
réforme brutale pour un recul social sans
précédent
Le
gouvernement vient de rendre public l’avant-projet de loi sur
la
réforme des retraites à l’issue
d’une pseudo concertation. Pour
la CGT, c’est une réforme brutale pour un recul
social sans
précédent qui appelle ces premiers
commentaires :
-
En
repoussant l’âge de départ à
la
retraite à 62 ans
et l’âge de la retraite à
taux plein à 67 ans (au lieu des 60 et 65 ans actuels), et
en
confirmant l’allongement de la durée de cotisation
à 41,5 ans, les
conditions d’acquisition des droits à la retraite
en France seraient
les plus drastiques en Europe, -
La
quasi-totalité des salariés du public et du privé sont
concernés, -
L’âge
de départ en retraite serait
repoussé
à partir du 1er juillet 2011 sur un
rythme accéléré pour atteindre 62 ans
pour les salariés qui peuvent
prétendre aujourd’hui à partir en
retraite en 2016, -
Le
droit à la retraite à taux
plein serait porté à 67 ans. Les femmes dont
30 % sont déjà contraintes
aujourd’hui de partir à 65 ans en seront les
principales victimes, -
Les
différentes mesures d’âge vont
toucher plus particulièrement les jeunes.
Ainsi, d’ici 2016, c’est plus d’un
million d’emplois qui ne leur seront
pas ouverts parce que leurs parents devront travailler plus longtemps. -
Le
traitement des salariés
exerçant des métiers pénibles et
astreignants relève de la provocation. Il n’y aurait aucun métier
pénible. Seul serait apprécié le
degré d’usure du salarié qui, le cas
échéant, lui permettrait de
continuer de partir à 60 ans. On est loin du droit au
départ anticipé
avant 60 ans pour une retraite en bonne santé, alors que la
CGT estime
à 15 % les salariés en emploi
pénible, -
Pour
les fonctionnaires,
la cotisation retraite augmentera de 2,7 %. Le dispositif
de départ anticipé pour les femmes ayant eu 3
enfants disparaîtrait. Au
nom de l’équité, c’est
l’alignement des droits par le bas, -
Pour
les régimes spéciaux : le gouvernement confirme que les mesures
s’appliqueront aux
salariés des régimes spéciaux. Il
cherche surtout à éviter un front uni
de tous les salariés en différant la mise en
œuvre en 2017.
Ainsi
l’ensemble des dispositions affectant les droits en
matière de
retraite représenterait une ponction de 22,6 milliards
d’euros en
2018, 25,1 milliards d’euros en 2020.
Parallèlement,
les propositions concernant la mise à contribution des hauts
revenus, des revenus du capital, des entreprises ne font
qu’égratigner les dispositions en leur faveur.
Leur seule vocation est de créer l’illusion que la
réforme est
juste. Les recettes attendues sur ce plan sont estimées
à 4,4
milliards d’euros en 2020, soit 5 fois moins que les
sacrifices
imposés aux salariés.
Le
projet de loi est très largement marqué de
l’empreinte du MEDEF
qui réclamait le report de l’âge
légal de la retraite. Les
entreprises obtiendraient de plus de nouvelles aides
financières
pour l’emploi des plus de 55 ans.
La
brutalité des mesures gouvernementales
vise à répondre à la pression
conjuguée des marchés financiers
et des agences de notation qui exigent une réduction des
budgets
publics et sociaux dans tous les pays européens.
Non
content d’affaiblir encore davantage le système de
retraite par
répartition, en accentuant les conséquences des
réformes
antérieures qui amputent déjà le
niveau des retraites, le
gouvernement n’apporte aucune réponse nouvelle aux
défis du
chômage, des bas salaires et de la
précarité.
C’est
pourtant dans la réponse à ces
problèmes que réside l’essentiel
des solutions garantissant la pérennité des
retraites. Pour la CGT,
c’est évident, cette réforme des
retraites doit être résolument
combattue.
Chaque
salarié de tout âge et de toute profession doit
prendre conscience
que c’est de sa mobilisation que tout va désormais
dépendre. La
CGT appelle tous les salariés à mener campagne
pour des grandes
manifestations unitaires et interprofessionnelles le jeudi 24 juin
prochain et l’organisation de nombreux arrêts de
travail dans le
privé et le public.
Montreuil,
le 16 juin 2010