La charmante petite école dans la Prairie
Un début de matinée ordinaire dans la vie de Maringal
7h30, Maringal, enseignante et directrice de la charmante petite école dans la prairie, arrive dans son bureau, prête à attaquer la journée tranquillement.
7h35, mince, le père de Willie, 39,5°C depuis deux jours, n’a toujours pas envoyé le résultat du test.
7h40, tiens donc, la nouvelle FAQ annonçait pourtant la fermeture d’une classe au bout de 3 cas mais l’IEN annonce que ce n’est plus automatique, mais décidé par l’ARS…
7h45, Charles, enseignant de l’école, demande s’il va pouvoir continuer d’aller au gymnase car « t’as compris, toi, ce que c’est les activités physiques de faible intensité » ? Alors bon, réfléchissons, monter à la corde, faible ou forte intensité ? Tout dépend de l’allure à laquelle l’élève grimpe, non ? Techniquement, la roulade arrière avec le masque, est-ce vraiment sans danger d’étouffement ? Et marcher sur la poutre haute, si l’élève a peur et le cœur qui bat vite, c’est intense. Oui mais si l’élève avance lentement et sûrement sur la pointe des pieds, alors là, on est pile dans la basse énergie. Quel casse-tête !
7h50, mail de la maman de Nelly qui demande que sa fille, qui est un peu fatiguée, puisse assister à la sortie à la bibliothèque cet après-midi, mais pas à la séance de sport ce matin. On ne sait jamais… Ben voyons, pourquoi ne pas proposer un emploi du temps à la carte, hein ? Maringal soupire.
7h55, une nouvelle enquête à remplir en ligne sur le choix de l’atelier lors de la prochaine animation pédagogique. Tiens donc, 70 collègues répartis sur 3 ateliers, ce n’est pas très COVID-safe, tout ça.
8h, l’heure tourne, il faut vite aller préparer l’accueil des élèves en classe. Maringal s’apprête à s’élancer hors du bureau lorsque la sonnerie du téléphone retentit. C’est l’intervenant sport qui préfère ne pas venir ce matin car le ciel est menaçant, il a plu cette nuit et on ne sait jamais s’il recommençait à pleuvoir. Maringal commence à voir rouge et tout ça, sans même avoir bu un seul café, vu qu’elle n’a pas encore eu le temps d’allumer la machine.
8h05, Maringal ne retrouve plus ces fichues photocopies qu’elle est pourtant bien certaine d’avoir préparées avant-hier. Anticiper, c’est là tout l’art d’enseigner, non ? Après avoir retourné son bureau et ses étagères, Maringal repart donc en trombe à la photocopie.
8h15, toujours pas de mail du père de Willie, tant pis, on ne saura pas avant l’arrivée des élèves.
8h20, manquant de s’étrangler avec le cordon de son bouton d’alerte, Maringal ouvre le portail pour accueillir les élèves. Elle aurait dû se munir d’une pancarte signalant l’obligation de porter de nouveau le masque en extérieur, car elle doit le répéter à tue-tête à la moitié des enfants qui passent sous son nez…
8h30 : Maringal ferme le portail et, presque aphone, va chercher ses élèves pour rentrer en classe.
8h35 : à peine installés, Alonzo se relève pour dire qu’il ne se sent pas bien et vlan, il vomit devant la porte de la classe…
8h40 : la gardienne toque à la porte de la classe pour passer un appel urgent à Maringal. C’est le père de Willie qui lui annonce que son fils est positif au COVID. Il ne reste donc plus à Maringal qu’à rappeler tous les parents pour venir récupérer leur enfant.
Souriez, la journée ne fait que commencer!