La CGT propose une autre réforme
universitaire
Le
gouvernement a communiqué un « plan
étudiant » dont l’objectif
serait d’améliorer l’accueil et les
conditions d’études des jeunes pour les formations
post baccalauréat.
Le
constat de départ est celui du manque de places pour
accueillir chacun dans la formation de son choix à la
rentrée 2017, le recours au tirage au sort pour attribuer
les places dans certaines formations et un taux
d’échec de plus de 50% en Licence.
Partir
de ce constat, à l’été 2017,
c’est oublier que la montée des demandes pour ces
formations (BTS, IUT, classes préparatoires, Licences) est
continue depuis plus de 10 ans et a deux causes : la
montée démographique et la volonté de
conduire 80% d’une classe d’âge au
baccalauréat. L’ambition
d’élévation du niveau de qualification
devrait obligatoirement entraîner une augmentation de
l’investissement donc du budget dévolu
à l’enseignement supérieur. Or, en 10
ans, le nombre d’étudiants et
d’étudiantes a augmenté de 20% et le
budget d’à peine 10%, budget qui n’a pas
été utilisé pour
réaménager les locaux, créer des
postes d’enseignants, deux conditions pourtant indispensables
aux évolutions pédagogiques et à la
réussite étudiante !
Forte
de ce constat Mme Vidal, ministre de l’Enseignement
supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a
procédé en
accéléré. Aucune des instances de
consultation existantes n’a été
sollicitée. La ministre annonce sa réforme sans
aucune négociation sur le texte.
L’ambition de la ministre est de
« gérer les flux de
bacheliers » et c’est bien de cela
qu’il s’agit. Au lieu d’ouvrir des places
en BTS, en IUT, dans les filières les plus
demandées de Licence, de rénover les locaux, de
créer des postes en lycée et en
université, la réforme limitera le choix des
élèves en général, ceux des
lycéens de lycée professionnel ou technologique
en particulier. En effet, l’instauration de
« prérequis » ou
« d’attendus »
déterminants pour l’affectation renforcera les
inégalités entre les différents bacs.
Les jeunes titulaires du Bac S et des lycées des villes les
plus riches auront à coup sûr tous les
« attendus » pour
l’ensemble des formations proposées. Pour les
bacheliers professionnels ou technologiques, orientés
à 15 ou 16 ans vers ces voies, le choix se restreindra
forcément.
Cette
barrière ajoutée à
l’obtention du baccalauréat sera
renforcée par un avis et les notes du conseil de classe du
2ème trimestre de Terminale. Enfin, dans un souci de
simplification, le nombre de vœux possible sera
limité (passage de 24 à 10 vœux et sans
hiérarchisation).
La
contrepartie proposée serait la mise en place de meilleures
conditions de travail sur l’orientation et de cours de mise
à niveau obligatoires, pour certains, en 1ère
année de formation. Difficile à croire sans
action sur les effectifs par classe/cours, sur les postes et les
moyens !
La CGT
est attachée à
l’élévation du niveau de qualification
de tous les jeunes qui doit leur garantir l’accès
à un emploi stable et bien
rémunéré. L’enseignement
public, scolaire et supérieur, doit permettre
l’égal accès de toutes et tous au
meilleur niveau de formation. Sans moyens pour donner de bonnes
conditions de travail au personnel des établissements et de
bonnes conditions d’études aux jeunes, notre
système éducatif reproduit les
inégalités sociales. Il n’est plus en
capacité de remplir ses missions et de porter
l’espoir de promotion sociale faite aux jeunes et
à leurs familles.