IL FAUT EN FINIR AVEC
LES RECULS SOCIAUX !
Communiqué
de la CGT
Emmanuel Macron vient d’être
élu président de la République. Chacun
connaît les conditions qui ont conduit à ce
résultat au 1er tour et de façon plus
évidente au 2nd tour.
Les enquêtes d’opinion à la sortie des
urnes comme le taux record d’abstention et de votes blancs ou
nuls confirment que cette élection n’est pas un
plébiscite à un programme. Pourtant,
c’est à ce tour de passe-passe que se livre le
Président de la République et son entourage. La
nouveauté ne peut se résumer dans
l’âge du capitaine ou en essayant de brouiller les
cartes sur l’échiquier politique
français.
La nomination d’un Premier ministre proche d’Alain
Juppé et soutien de François Fillon est
symbolique du sens donné à l’action du
gouvernement. La composition du gouvernement montre
également que les ministres ne sont pas tous des inconnus de
la politique.
Maintenant, c’est la casse du code du travail
et de la protection sociale qu’Emmanuel Macron
compte imposer, à coup d’ordonnances, sous
l’injonction de Pierre Gattaz, pendant la période
estivale.
Cette méthode ne répond en rien aux attentes, aux
besoins, aux aspirations des salariés et du pays. Elle est
le moyen de tenter de contourner le débat et de
désamorcer les mobilisations.
Il n’y a ni urgence, ni efficacité à
poursuivre une politique de déréglementation du
marché du travail qui, à l’image du
bilan du quinquennat Hollande génère
chômage, précarité, explosion des
inégalités.
Partout en Europe, ces politiques
d’austérité donnent les mêmes
résultats et alimentent la montée de
l’extrême droite.
Le recyclage des vieilles recettes libérales n’est
nullement un signe de modernisme. Ce sont les enseignements que chacune
et chacun peut tirer des mobilisations contre la loi travail en 2016.
Une loi à laquelle 70% de l’opinion publique et
une majorité de syndicats se sont opposés mais
qui fut adoptée par un 49-3 à
l’assemblée nationale.
La CGT se rendra au rendez-vous avec Emmanuel Macron dès
qu’il sera fixé. Mais nous ne ferons pas office
d’alibi avec un pseudo dialogue social ou une simple
concertation.
Nous nous y rendrons de façon offensive, en portant nos
exigences sociales, empreintes de modernité pour toutes et
tous.
La CGT demande l’ouverture d’une
négociation sociale résolument tournée
vers le XXIème siècle portant notamment
sur :
la réduction du temps de travail à 32 heures et
l’augmentation des salaires et des pensions de
retraite ;
le renforcement du droit d’expression des salariés
et d’intervention de leurs
représentants ; l’amnistie pour les
militants syndicaux et le respect des libertés
syndicales ; le renforcement des conventions collectives et le
rétablissement de la hiérarchie des normes et du
principe de faveur.
Ainsi, la nouvelle proposition de code du travail, produite par le
Groupe de Recherche pour un Autre Code du Travail (GR-PACT,
universitaires spécialisés en droit de travail)
est un premier socle qui démontre qu’il est
possible d’allier simplification et renforcement des droits
et garanties sociales pour répondre aux enjeux de notre
temps.
C’est un nouveau message fort que la CGT veut faire entendre
à la veille de nouvelles échéances
politiques importantes pour le pays.
Nous sommes conscients que, face aux objectifs du Président
de la République et du gouvernement avec le soutien du
Medef, une mobilisation du monde du travail, des privés
d’emplois, de la jeunesse et des retraités est
indispensable. La CGT entend bien y travailler très
rapidement dans un cadre syndical le plus unitaire possible.
Sans attendre, la CGT appelle ses organisations à se
déployer, partout dans les entreprises, les services et les
localités pour débattre avec les
salariés, les citoyens et faire partager ses exigences de
progrès social.
Elle décide, dès à présent,
de faire de la troisième semaine de juin un temps fort
d’initiatives et de mobilisations dans l’ensemble
des territoires. Elle appelle également à une
syndicalisation massive.
Montreuil, le 17 mai 2017