Fusion
des académies d’Aix-Marseille et de Nice
On
nous cache tout, on nous dit rien !
Alors
que CAP2022 cible directement le statut de fonctionnaire (CAP et
règles de gestions, grilles et primes, recrutement de
contractuel.les…) et cherche à tailler dans
l’emploi public (120
000 suppressions de postes annoncées), un rapport de
l’IGAENR de
mars 2018 sur la « réorganisation
territoriale » de l’EN
et l’ESR (Enseignement
Supérieur er Recherches)
préconise opportunément la fusion des
académies pour les calquer
sur les 13 régions métropolitaines
créées par la loi NOTRe… Qui
peut alors
dire aujourd’hui ce
qui se trame dans les bureaux des recteurs d’Aix-Marseille et de
Nice ? Beaucoup d’agents administratifs de ces
rectorats et des Dsden des six départements
concernés
(Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence,
Hautes-Alpes,
Var et Alpes-Maritimes) se
demandent
ce qui va sortir de la volonté affichée au
Ministère de fusionner
les deux académies. A
ce sujet, dans
les 4 régions d’étendue modeste
(Bourgogneâ€Francheâ€Comté,
Hautsâ€deâ€France, Normandie et donc
Provenceâ€Alpesâ€Côte
d’Azur) , ne comptant
que 5 ou 6 départements, le
rapport sus-cité
considère
que les personnels sont « prêts
à la fusion »… Ce
constat ne balaye en aucune façon
rumeurs, questionnements et inquiétudes légitimes
sur l’avenir
professionnel des
personnels.
Certains services, comme le service informatique du rectorat de Nice,
seraient en train d’être restructurés, information
bien gardée, y
compris,
dans les services eux-mêmes. Monsieur
Le
recteur de l’Académie
de Nice
aurait sous-entendu qu’il ne se préoccupait absolument pas
de ce
dossier, dossier
qui serait entre les mains du recteur d’Aix-Marseille, recteur
qui
piloterait la fusion annoncée… Imaginons
plutôt
que
l’avenir professionnel du
premier cité se joue
déjà ailleurs.
De
nombreuses interrogations s’accumulent :
- Pour
les agents, la mutualisation envisagée se fera-t-elle avec
une
mobilité géographique forcée ? Non,
bien sûr !
- Si
des agents ne veulent/peuvent pas bouger, devront-ils changer de
fonction ? A coup sûr ! - En
mutualisant le travail sur plusieurs départements,
peuvent-ils
craindre légitimement un surcroît de
travail ? - Des
cellules d’accompagnement des personnels auraient
été créées.
Dans quel but ? Les agents peuvent craindre que ce ne soit pour les
aider à comprendre qu’ils auraient
intérêt à bouger. - Chaque
agent doit-il chercher à demander une mobilisation dans un
établissement (collège ou lycée) pour
espérer rester dans son
département avec sa famille ? - Et
pour les enseignant·es, comment vont se passer les futures
affectations ? Au niveau académique ? Comment vont se passer
les
affectations des contractuel·les ? Au niveau
académique avec des
temps de trajet de deux à trois heures, deux fois par jour?
Comment
vont se passer les recrutements des professeur·es des
écoles ? Au
niveau académique ?
Des
questionnements qui inquiètent et qui ne
reçoivent aucune écoute.
- Déjà
dans certains services de la Dsden on entend que cela devient de plus
en plus difficile de travailler avec les services du rectorat, car
les personnels sont démobilisés. - Comment
peut-on croire que l’absence de dialogue, l’éloignement des
centres
de décision, peut favoriser l’école de la
confiance ? - Même
si le rapport ne le dit pas, la principale justification de la
réforme est bien dans les économies
réalisée dans la gestion des
personnels. En changeant d’échelle la gestion des personnels
devrait
déjà permettre de réaliser des
économies. - Mais
surtout, quel intérêt à cette fusion,
excepté la suppression de
postes et des économies de bouts de chandelle face aux
milliards
d’euros d’évasion fiscale ?
Les
conséquences de ce genre de projet sont connues :
-
éloignement
des lieux de décision (il serait plus difficile de contester
les fermetures de classes par exemple), -
éloignement
des lieux de gestion pour les personnels, en lien avec la remise en
cause des prérogatives des CAP (mobilité,
promotion, avancement, refus de titularisation…), -
mobilités
forcées (géographique ou fonctionnelle) pour les
personnels des administrations et rectorats, -
dégradation
des conditions de travail :
l’« harmonisation » en
cas de fusion génère du stress, du sur-travail
avec moins de personnel pour une charge de travail identique, la mise
en concurrence des personnels (il faut parfois recandidater sur son
propre poste !)… -
hausse de la
précarité avec le recrutement croissant de
contractuel·les en lieu et place de fonctionnaires.Au-delà
d’un simple redécoupage territorial et
d’une redéfinition des missions publiques, si
l’on passe outre l’habillage habituel
donné à ces réformes
(« décentralisation »,
« déconcentration »,
« efficience »,
« proximité »…),
c’est en réalité une refonte
complète de l’architecture territoriale de la
République, dans le but de mettre en place
« l’Europe des
régions » imposée par
l’Union européenne. L’objectif principal
reste de déréglementer les Services publics, de
réduire les coûts, de diminuer le nombre de
fonctionnaires, d’accentuer la mise en concurrence des
territoires et des salarié·es,
d’externaliser certaines missions (marchandisation,
privatisations) ou d’en abandonner d’autres.
Pour
la CGT Educ’Ation, pour
la FERC-CGT ces annonces ne sont pas acceptables. Nous
nous battrons pour :
-
le
maintien de la formation initiale professionnelle sous statut scolaire
au sein de l’Éducation nationale. La FERC combat
l’attribution aux régions de
l’élaboration de la carte de formation et de
l’ensemble des moyens. -
L’arrêt
de la mise en place des ComUE (Communautés
d’Universités et
d’Établissements) et des fusions
d’établissements. Le maintien de toutes les
formations sur tout le territoire. -
Le
respect des droits du personnel et de leurs instances
représentatives. Exemple : la fusion actuelle des
CHSCT des services académiques éloigne cette
instance des collègues, situation qui empirerait avec la
fusion des académies. -
Le
refus de toute mobilité forcée ou
« suggérée »
pour les personnels. -
Le
maintien des structures académiques et des DSDEN dans leur
état actuel. -
Le
développement du service public avec les postes statutaires
nécessaires en particulier dans les territoires ruraux et
les quartiers populaires qui risquent d’être les
grands sacrifiés de cette réforme.