spécialisée… Quelle « réforme » de la
formation?
Rappel
de l’état actuel
(CAPA SH)
Que ce soit en école, collège ou
lycée, la circulaire 2015-129 du
21 août 2015 définissait 7 catégories
d’ULIS.
―
TFC : troubles des fonctions cognitives et mentales ;
―
TSLA : troubles spécifiques du langage et des
apprentissages ;
―
TED : troubles envahissants du développement (dont
l’autisme) ;
―
TFM : troubles des fonctions motrices ;
―
TFA : troubles de la fonction auditive ;
―
TFV : troubles de la fonction visuelle ;
―
TMA : troubles multiples associés (pluri-handicap
ou
maladie invalidante).
Les options CAPA-SH correspondantes étaient :
―
option A : enseignement at aide pédagogique aux
élèves
sourds et malentendants (TFA) ;
―
option B : enseignement at aide pédagogique aux
élèves
aveugles ou malvoyants (TFV) ;
―
option C : enseignement at aide pédagogique aux
élèves
présentant une déficience motrice grave ou un
trouble de la santé
évoluant sur une longue période et/ou invalidant
(TFM, TMA) ;
―
option D : enseignement et aide pédagogique aux
élèves
présentant des troubles importants des fonctions cognitives
(TFC,
TSLA, TED).
Par ailleurs, l’option E s’intitulait :
« aides
spécialisées à dominante
pédagogique » ;
l’option F
« enseignement et aide pédagogique
auprès des élèves des
établissements et sections d’enseignement
général et
professionnel adapté » ;
l’option G : « aides
spécialisées à dominante
rééducative ».
Le
CAPPEI
I Contenu de la formation
1. un tronc commun (1er et 2nd
degré) de 144
heures réparties comme suit :
–
enjeux éthiques et sociétaux (18
heures) ;
–
cadre législatif et réglementation (18
heures) ;
–
connaissance des partenaires (18 heures) ;
–
relations avec les familles (18 heures) ;
–
bilan, évaluation, perspective et réponses
pédagogiques (48
heures) ;
–
personne ressource (24 heures).
2. deux modules d’approfondissement, soit
à choisir parmi les 6 :
difficulté mathématique ;
–
Grande difficulté lecture-écriture ;
–
Grande difficulté d’adaptation à
l’Ecole ;
–
Troubles psychiques ;
–
Troubles spécifiques du langage et des
apprentissages ;
–
Troubles des fonctions cognitives.
soit
une série de 2 à choisir parmi les 4 :
auditifs (1 et 2) ;
–
Troubles visuels (1 et 2) ;
–
Troubles du spectre autistique (1 et 2) ;
–
Troubles moteurs (1 et 2).
3. un module de professionnalisation dans l’emploi
à
choisir parmi 4 pour ceux qui ont opté pour deux des 6
premiers modules d’approfondissement :
Enseigner en milieu carcéral ou en centre
éducatif fermé ;
–
Enseigner en SEGPA ou en EREA ;
–
Travailler en RASED (aide à dominante
pédagogique, aide à
dominante relationnelle) ;
–
Coordonner une ULIS.
à choisir parmi 2 pour ceux qui ont opté pour
deux des 8
derniers modules d’approfondissement :
Coordonner une ULIS ;
–
Enseigner en UE (IME et cie)
II L’examen
1. une séance d’enseignement de 45 minutes avec un
groupe d’élèves
suivie d’un entretien de 45 minutes avec la commission
désignée
par le jury (évaluation, en situation professionnelle, des
compétences spécifiques des enseignants).
2.
un entretien avec le jury d’une durée de 45
minutes à partir
d’un dossier élaboré par le candidat
pendant sa pratique
professionnelle ; la présentation du dossier
n’excède pas 15
minutes.
3.
la présentation en 20 minutes d’une action
conduite par le
candidat témoignant de son rôle d’acteur
de l’école inclusive
et de personne ressource suivie d’un échange de 10
minutes avec le
jury.
Chaque
épreuve est notée sur 20 ; une note
inférieure ou
égale à 5 dans l’une des
épreuves est éliminatoire ; une
note minimale de 30/60 est exigée pour l’obtention
du CAPPEI.
III La certification complémentaire
Les lauréats du CAPPEI ont droit, pendant les 5 ans qui
suivent
l’obtention du diplôme, à 100 heures de
MIN (25 ou 50 heures
chacun).
Dans
le cadre de la formation continue, l’enseignant titulaire du
CAPPEI qui souhaite se préparer à de nouvelles
fonctions peut
solliciter sa participation à un module
d’approfondissement ou un
module de professionnalisation à l’emploi. La
participation à ces
modules complémentaires fait l’objet
d’une attestation.
Un
sixième module de professionnalisation à
l’emploi « Exercer
comme enseignant référent de scolarisation ou
secrétaire de
CDOEA » est accessible en deuxième
spécialisation ou après
une expérience de deux ans minimum dans un autre emploi
spécialisé.
Commentaires
de la Cgt-Educ’Action
- Il
est possible de choisir les modules professionnels
pénitentiaire,
segpa-erea ou rased en ayant choisi exclusivement deux modules
d’approfondissement « handicap ». - Aucun
module d’approfondissement ne forme à être
rééducateur.
D’ailleurs le mot rééducateur a
été banni par le ministère « On
ne rééduque pas les enfants »
a dit avec mépris la personne
chargée du handicap au cabinet. Ils ont remplacé
cela par «aide
relationnelle»!!! - Sur
les 6 + 8 modules d’approfondissement, 2 correspondent à
l’option A,
2 à l’option B, 2 à l’option C, 5 à
l’option D et 3 plus ou moins
aux options E et F ; Nous
sommes bien dans la veine annoncée
par le ministère : « La
différence entre l’enseignement
adapté et le handicap n’est plus
pertinente ». - Autant,
il est intéressant de disposer de 100 heures de formation
complémentaire, autant on peut douter qu’elle puisse se
faire, si
l’on s’en tient à ce que sont les MIN aujourd’hui :
très peu
d’élu-es, et les modules proposés
relèvent quasiment tous du
handicap (troubles, catégories médicales et haute
autorité de
santé). Par ailleurs, cela réduit la formation
initiale à 300
heures, soient 100 de moins que le CAPA-SH. - Les
certifications complémentaires donnent droit à une attestation, pas
à un nouveau diplôme. Mais c’est
parce qu’il n’y a plus d’options,
que le CAPPEI est voulu comme un diplôme unique fondant tout.
Donc,
ce qui est marquant, c’est finalement la polyvalence :
aujourd’hui, pour un D qui veut devenir E, il y a 400 heures ;
demains avec ce CAPPEI, en 52 heures on pourra passer de
«enseigner
en RASED» à « coordonner une
ULIS ». - Enseigner
en RASED sera un module professionnel unique pour l’aide
pédagogique
et la rééducation. Clairement,
plusieurs signes indiquent que le
MEN souhaite en finir avec les G. L’approche de l’enfant
comme sujet,
on n’en veut pas, ce
qui est demandé, c’est simplement du médical
et des protocoles à appliquer. - L’idée
est de « former des spécialistes
entraînant une mutation de
l’école vers l’inclusion »
(José Puig, directeur de
l’INSHEA) ; dans ce cadre le fondement du RASED :
trois
regards de trois métiers différents n’est plus
efficient. Comme on
est dans la croyance en l’omnipotence de la solution
pédagogique
(aux dépens du soin), avec l’inclusion-individualisation en
direction des enfants handicapés, on cherche des polyvalents
capables de promouvoir et vendre cela, quitte à ce qu’ils
changent
de spécialité une fois usés. Au final,
c’est l’enseignant qui est
responsable. - Rien
dans la formation n’a
trait à la difficulté scolaire
ordinaire ;
rien non plus sur la psychologie du développement de
l’enfant. - La
formation F’ est définitivement
supprimée ; c’est à lier avec
ce qui se discute sur les EREA, consacrant le fin des PE
éducateurs,
traités ici avec autant de mépris que
là les rééducateurs.