Formation des Rep +:
Quand
la CGT ouvre la boîte de Pandore…
La
CGT a donné la parole aux collègues au sujet de
la formation en REP. Certes, la formation continue est un sujet
sensible chez les salarié-e-s en
général; et en particulier pour des
pédagogues, volontiers critiques. Mais en
l’espèce, certains témoignages
reçus laissent pantois…
- « Sur
notre réseau, on nous a dit textuellement qu’il fallait leur
donner des idées de contenus pour l’année
prochaine parce qu’au bout de deux ans, ils n’en ont
déjà plus. Et ça se
voit… » - « Je
trouve ça pas mal qu’on nous demande sur quoi on voudrait
bosser l’an prochain, ça ne peut que rendre les choses plus
intéressantes. » - « L’an
dernier j’avais suivi les formations des BD REP+ (une semaine
à la rentrée et le reste par-ci
par-là). La semaine complète avait eu bien des
lacunes (temps pour construire des projets dans des salles info de
collège avec accès internet tout relatif entre
autre), mais elle avait le mérite de nous éviter
de sauter dans le grand bain sans savoir ou l’on mettait les
pieds. » - « Il
n’y a pas d’argent pour monter cette formation : tout doit
être gratuit. Donc on pioche dans le vivier des conseillers
peda et maîtres-formateurs. Conséquence ? Eh bien,
nous nous tapons des animations pédagogiques de circo avec
des vieux PowerPoint qui puent sur les programmes, entre autres… Ou
des vidéos de conférenciers qui parlent des
programmes, encore mieux. Rien de spécifiquement
lié à nos problématiques de REP. Tout
est très généraliste. En fait, tu as
juste l’impression de revivre ta formation à
l’iufm pendant deux semaines. » - « On
a eu certains maîtres-formateurs plusieurs fois. Ils sont
très gentils, là n’est pas la question.
Mais comme ils nous disent : ils ont des commandes de formation en
gros, et doivent faire avec ça. Résultat : ils
nous parlent de sujets dont ils ne sont pas forcément
spécialistes, et sur lesquels ils effectuent des recherches
sur internet pour nous les restituer. Travail que je pourrais tout
à fait faire moi-même… chez
moi. » - « Je
préfère que des formateurs fasse un travail de
recherche sur internet, à propos de sujets
imposés, et qu’il me transmettent le fruit de leur labeur
sur une journée, plutôt que de devoir faire le
boulot à la maison. » - « Je
me suis tapée certaines vidéos pour la
troisième ou quatrième fois cette
année, je craque… Mais voila, y a pas
d’argent… » - « L’après
midi, on a ce qu’ils appellent
« l’accompagnement ».
En gros, rien n’est prévu de particulier : nous devons
échanger. Pas vraiment de cadre. L’année
dernière, nous pouvions rentrer dans nos écoles
et travailler ensemble sur des projets, des
progressions/programmations, la parentalité, etc. Cette
année, pour mieux nous surveiller, on nous fait rester au
collège. Pour pas grand chose, puisque la plupart des
formateurs nous lâchent d’ailleurs une heure ou trois quarts
d’heure plus tôt. » - « Le
fait d’assister aux formations en équipe donne lieu
à des échanges qui font vivre ces formations.
Plusieurs collègues ont mis des choses en place, ont
testé des nouveaux dispositifs suite aux formations, et
continuent d’échanger à propos des pratiques
après. » - « Cette
année, nous avons eu le droit à une formation
spécialisée; une journée sur les 9.
Matinée avec l’IEN ASH qui est venu nous expliquer
comment doit fonctionner l’ULIS… Vous
espériez encore de la pédagogie? Vous
pouvez vous asseoir dessus. Et l’après midi, au tour de
l’enseignant référent de nous expliquer
comment mettre en œuvre le PPS au sein de
l’école… Vous savez, ce document qu’on ne voit
jamais, ou alors vide : sept pages sans une seule case
cochée; une vaste blague… » - « Et
tout ça coûte cher puisqu’il faut nous faire
remplacer. Aaah! les bd REP+… L’année dernière,
on nous avait promis un remplaçant unique, j’en ai eu 7!
Pour des élèves qui ont besoin de
repères, chapeau! Cette année, j’ai eu de la
chance. Et mon remplaçant était
bien. » - « Ces
deux semaines de formation partent d’une intention louable. Maintenant,
va falloir y mettre du contenu parce que là, franchement,
ça coûte cher pour pas grand
chose. »
Les + :
– Les
thématiques sont parfois intéressantes (« les
écrits réflexifs » par exemple).
–
Se retrouver en équipe sur ces temps-là renforce
aussi les liens et la volonté de travailler ensemble
(quelques projets ont émergé).
– Croiser des
collègues d’autres écoles sur ces temps peut
permettre de créer des liens ou d’avoir une vision
de ce qui ce fait dans les autres écoles.
thématiques sont parfois intéressantes (« les
écrits réflexifs » par exemple).
–
Se retrouver en équipe sur ces temps-là renforce
aussi les liens et la volonté de travailler ensemble
(quelques projets ont émergé).
– Croiser des
collègues d’autres écoles sur ces temps peut
permettre de créer des liens ou d’avoir une vision
de ce qui ce fait dans les autres écoles.
Les – :
–
Les formations ne sont peut être pas adaptées
à tout le public, pas assez ciblées. Rien sur le
spécialisé, par exemple, ou très peu.
La journée de formation en anglais ne m’apporte pas grand
chose, ne faisant pas d’anglais, mais je l’ai trouvée quand
même accrocheuse, et j’y ai participé avec les
copains de l’équipe de bon coeur.
–
Il y a des temps morts interminables : la journée avec des
vidéo de 15 minutes prises dans des classes de la REP et
aucune discussion constructive derrière m’a
semblé durer des années.
–
Les temps de « concertation » sont mal employés. On aurait
souvent préférer pouvoir échanger au
sein de l’équipe, finaliser des projets, etc.
–
Ça serait bien de pouvoir choisir les collègues
avec qui on se trouve en formation, justement pour avoir ces temps de
réflexion en commun.
–
Pas de formation sur les problématiques
spécifiques aux REP+ »
Les formations ne sont peut être pas adaptées
à tout le public, pas assez ciblées. Rien sur le
spécialisé, par exemple, ou très peu.
La journée de formation en anglais ne m’apporte pas grand
chose, ne faisant pas d’anglais, mais je l’ai trouvée quand
même accrocheuse, et j’y ai participé avec les
copains de l’équipe de bon coeur.
–
Il y a des temps morts interminables : la journée avec des
vidéo de 15 minutes prises dans des classes de la REP et
aucune discussion constructive derrière m’a
semblé durer des années.
–
Les temps de « concertation » sont mal employés. On aurait
souvent préférer pouvoir échanger au
sein de l’équipe, finaliser des projets, etc.
–
Ça serait bien de pouvoir choisir les collègues
avec qui on se trouve en formation, justement pour avoir ces temps de
réflexion en commun.
–
Pas de formation sur les problématiques
spécifiques aux REP+ »
Depuis que les REP+ existent, la question de la formation des personnels liée aux 18 demi-journées allouées, de son organisation (sur deux ou trois jours, sur une semaine), de son contenu nous interpelle.
A la CGT Educ'Action, loin de nier l'avancée que constitue ce temps donné aux équipes, ce que nous voulons mettre en exergue ce sont, d'une part, la nécessité de laisser aux enseignants-es la possibilité de proposer des contenus, des thématiques en prise directe avec leurs expériences et d'autre part de disposer de temps pour prolonger les échanges, les débats avec une priorité donnée aux approches et pratiques alternatives, émancipatrices, en rupture avec ce que nous propose l'institution.
Ce temps qui ne serait pas un temps contraint composé parfois de modules trop théoriques, permettra le travail avec d'autres acteurs de la communauté éducative que sont les parents, les associations. Il faut davantage prioriser l'interaction, l'interdisciplinarité, les pratiques innovantes.
Il est nécessaire d'avoir une vision sur plusieurs années, susceptible de transformer le système éducatif de l'intérieur. C'est aussi pour cela que furent créées les premières zones d'éducation prioritaires.