Face la crise sanitaire, notre projet d’École est indispensable, il y a urgence!
Pendant cette « année Covid », l’École, déjà fragilisée par de nombreuses contre-réformes néfastes, a une nouvelle fois été déstabilisée par les approximations et l’enchainement des ordres et contre-ordres ministériels. Cette situation, générée par l’institution, oblige l’ensemble des personnels et des usager·ères à s’adapter en permanence.
La CGT Éduc’action estime que si ses revendications avaient été retenues depuis longtemps, bien des difficultés pourraient être actuellement surmontées, facilitant ainsi le fonctionnement des écoles tout en protégeant les personnels et les élèves. Explications.
La « continuité pédagogique » pendant la première période de confinement a été un échec total. Très énergivore, cette organisation n’a pas été à la hauteur pour les apprentissages et a accentué les inégalités sociales et territoriales. La CGT Éduc’action rappelle que l’accès à l’École est un droit universel pour chaque enfant afin d’accéder à la connaissance et l’émancipation. Pour y parvenir, il est nécessaire de suivre une scolarité « physique » où le lien social et les échanges directs existent.
Face à une telle situation sanitaire, des écoles à taille humaine (pas plus de 200 élèves ou 10 classes), modernisées, correctement équipées (en sanitaires et moyens pédagogiques-informatiques) et en nombre suffisant sont indispensables. Elles devraient ainsi accueillir des classes ne dépassant pas 20 élèves voire 15 en éducation prioritaire ou maternelle ainsi que dans les multi-niveaux.
Ces conditions matérielles faciliteraient alors le fonctionnement collectif des équipes (avec du temps de travail dédié) où les personnels (enseignant·es, personnels statutaires administratifs en charge du secrétariat de la direction d’école et ceux d’aide à la Vie Scolaire-AESH, personnels territoriaux…) seraient en nombre suffisant après qu’une campagne de recrutements massifs ait eu lieu pour couvrir tous les besoins. Cela éviterait ainsi les absences non remplacées et donc l’encadrement de classes surchargées, la prise en charge de plusieurs élèves par un·e seul·e AESH, l’emploi des ATSEMs aux seules tâches sanitaires… Ces équipes seraient alors épaulées par des RASED complets et formés permettant la prise en charge des difficultés scolaires exacerbées en cette période. Les enseignant·es bénéficieraient également d’une réelle formation initiale et continue leur permettant d’être mieux armé·es pédagogiquement dans cette situation particulière.
Surtout, dans cette École que nous revendiquons et qui est aujourd’hui nécessaire, il y aurait un véritable service de santé (médecins et infirmier·ères) pour tous les élèves dès l’âge de deux ans et une réelle médecine du travail départementale, complétée d’un CHS-CT par circonscription.
Avec l’École prônée par la CGT Éduc’action, il est indéniable que la mise en place et le respect d’un protocole sanitaire seraient moins pénibles, stressants ou épuisants. Les personnels et les élèves bénéficieraient ainsi de meilleures conditions de travail et d’étude. Pour ne pas revivre une telle tension et une telle faillite institutionnelle, il y a urgence à faire gagner nos revendications.
Jérôme Sinot
Secrétaire National en charge du 1er degré