Externalisation et/ou mutualisation des équipes techniques du département – alerte de la CGT Educ’Action 06
Suite au compte-rendu que nous avons tous reçu sur l’audience avec le département, en présence de M. Moreau et M. Goldinger, voici une première réflexion et alerte de la part de la CGT educ’action 06.
Enfin un début de transparence alors que le département réfléchit à ces ré-organisations/externalisations depuis un certain temps, sans jamais avoir impliqué les secrétaires généraux⋅ales, pourtant les premier⋅es touché⋅es par les conséquences (négatives) de ces choix.
À écouter M. Moreau, tout ira très bien madame de la marquise … mais … soyons clair⋅es !
IL N’Y AURA AUCUN BÉNÉFICE NI AMÉLIORATION POUR NOUS, GESTIONNAIRES MATÉRIELS.
En ce qui concerne les agents d’entretien,
Effectivement, certains collèges du Nord ont externalisé l’entretien des collèges. Pourquoi aller chercher au nord ce qui se passe déjà à la métropole et à la mairie de Nice qui ont déjà lancé l’appel au privé pour le ménage. Même constat que dans le Nord … Et le bilan est loin d’être glorieux :
- Baisse de la qualité de service car moins de personnels (plus mal payés mais plus chers), moins bien formés et moins d’heures de présence (puisque c’est plus cher), heures de présence plus cloisonnées (x minutes par classe, pas une de plus)
- Moins de souplesse dans la polyvalence des tâches (ce qui n’est pas prévu en amont par le contrat ne sera pas fait).
Vu qu’ils sont (mal) payés pour certaines tâches, inutile de leur demander des faire quelque chose de non prévu dans le marché à bon de commande. Il suffit de voir ce que nous font payer nos prestataires entretien dès que cela sort du contrat signé avec eux. Et l’heure, c’est l’heure puisque ce n’est pas vous qui payez ni gérez les horaires de ces salariés du privé. Pas d’heure sup’ possible. Un accident arrive après leur horaire … que le gestionnaire retrousse ses manches.
Pour avoir eu recours à l’intérim plusieurs fois quand l’équipe mobile était décimée par les arrêts maladie, nous sommes plusieurs collègues à constater avoir eu affaire à des intérimaires peu au fait du ménage.
On sait aussi d’avance comment se passeront ces futures équipes mixtes (titulaires et salarié⋅es du privé). Mêmes tâches mais pas le même salaire/progression de carrière. Ambiance compliquée à gérer. Mais surtout, c’est la stratégie de la grenouille dans l’eau tiède, qui chauffe peu à peu sans qu’elle s’en rende compte. Le département commencera par des équipes mixtes, puis peu à peu, à chaque départ de titulaire (retraite, mutation, CLD, etc.), iels seront remplacé⋅es par … un salarié du privé. Et comme dit l’expression, à force de mettre de l’eau dans son vin, à la fin, il n’y a plus de vin. À force de mettre du privé dans le public, à la fin, il n’y a plus de public.
Soyons honnêtes : pourquoi le département veut-il externaliser les personnels de ménage ?
Parce que cela reviendrait moins cher ? Non, en général, ce sera plus cher car l’entreprise titulaire du marché à bon de commande n’étant pas une entreprise à but non lucratif, elle a besoin de faire son bénéfice.
C’est tout simplement parce que cela fait baisser artificiellement la masse salariale en faisant passer les dépenses des salaires vers le fonctionnement (paiement de prestations de service) :
- Ce qui permettra de débloquer le plafond de masse salariale limité en euros et en emplois … pour recruter plus de cadres au département ? Clin d’œil, ils veulent baisser le nombre de fonctionnaires titulaires dans le ménage … et, avec la réorganisation du service éducation, sport, jeunesse, vont doubler le nombre de cadres (directeurs, chefs de services, etc.) ;
- Ce qui facilitera le travail de gestion (mais uniquement pour les services RH du département) n’ayant plus à gérer les remplacements d’absences, les formations, les carrières, ni à faire des projections compliquées sur un cycle pluriannuel afin d’anticiper les évolutions sociales, institutionnelles, statutaires des fonctionnaires ;
- ce qui permettra d’avoir une communication politique sur le « dégraissage du mammouth », sur le « moins de fonctionnaires », les dépenses étant transférées en fonctionnement. Un⋅e fonctionnaire agent de ménage = masse salariale limitée par le plafond emploi ; un agent de ménage du privé = fonctionnement.
Il nous parait logique de nous opposer à ces « expérimentations » et pas prendre le risque du « voyons voir ce que cela donnera ; nous serons vigilant⋅es » surtout qu’en quelques jours, nous sommes passés de l’expérimentation dans un établissement sans agent titulaire à cinq établissements, et nos collègues contractuel⋅les qui devaient être stagiairisé⋅es sont reconduit⋅es sur des contrats de « renfort temporaire« .
En ce qui concerne les chargé⋅es de maintenance,
Malgré ses non-dits et ses circonvolutions, on comprend qu’il y a bien volonté effective de mutualiser les chargé⋅es de maintenance. Jamais M. Moreau ne nie la mutualisation d’un facto pour deux collèges, l’autre moitié étant affectée dans une équipe mobile, déplacée à la demande selon les besoins « pour conseiller et apporter son expertise ». Au contraire, il parle bien de travailler « en réseau de proximité ». Pour faire passer la pilule, il annonce de beaux projets. Qui peut s’opposer à « montée en compétences (…) mieux gérer la prestation en toute sécurité. La proximité (…). Des formations (…) proposées » ? Personne évidemment. Mais il ne garantit pas un facto/un collège durant toute la période d’ouverture du collège aux élèves.
Pire, M. Moreau défend les suppressions de postes, puisqu’il questionne avec audace « Exemple en 2021, 993 ETP aujourd’hui en 2024 913 ETP, a-t-on constaté une dégradation du service ? » alors qu’en même temps, il veut réorganiser le service qui ne répondrait pas au mieux aux attentes. Comment croire que 80 postes supprimés n’ont pas eu de conséquences alors même que l’équipe mobile est débordée et ne peut pas intervenir partout, obligeant à faire intervenir des entreprises privées, même pour des petits travaux qui pourraient être assurés par des factos.
Et donc, encore une fois, il y aura pour nous, gestionnaire matériels, un gros problème avec un poste à mi-temps : durant le temps où le ou la facto ne sera pas là, parce que certes rattaché⋅e à notre collège mais appelé⋅e à intervenir dans un autre collège dans son domaine de compétence, qui va gérer les urgences qui doivent trouver une réponse immédiatement ? Qui va intervenir en cas de pannes électriques (quand cela a disjoncté), les changements d’ampoules, les serrures bloquées, les portes coincées, les fuites d’eau, de gaz, etc., l’accueil et le suivi des entreprises (qui arrivent souvent sans qu’on en soit averti en amont), et surtout les levées de doute liées aux alertes incendie quand des DM sont enclenchés ? Il faudra soit attendre qu’il revienne (avec le risque de courroux de notre chef d’établissement, ou des profs car nous ne réagissons pas tout de suite), soit encore une fois, tel Shiva, nous devrons assurer nous-mêmes l’intervention rapide, au détriment de nos autres missions.
Il faut refuser catégoriquement de ne pas avoir un facto à demeure dans le collège.
En ce qui concerne les agent⋅es d’accueil :
Pour les agent⋅es d’accueil, là aussi des inquiétudes peuvent apparaître avec encore une fois la volonté de suppression de postes d’accueil.
Et là encore, un discours assumé : « Le collège de Puget Théniers fonctionne déjà sans agent d’accueil, ainsi que d’autres dans l’académie. » Donc, si ça marche à Puget-Théniers [un collège qui a très peu d’élèves (environ 250)], alors ça marchera partout ? Même dans des collèges à 500, 750, 1000 élèves ?
Dès maintenant, préparez vos fiches et arguments pour négocier la préservation de votre poste d’agent⋅e d’accueil car, dans une volonté de diviser pour mieux régner, « Chaque situation sera examinée au cas par cas. »
Et pour ceux qui perdront leur agent⋅e d’accueil, quid de la centrale d’alarme ? quid du temps passé à répondre à l’interphone et accueillir les familles ou au téléphone pour mieux orienter les appels, etc., à réceptionner les livraisons ou les entreprises, contrôler les identités, quid de la surveillance vigipirate, quid du tour du collège en fin de journée ?
On sait très bien que cela entraînera une surcharge du travail pour nous et nos secrétariats de direction et d’intendance !
On ne peut donc que refuser ces collèges sans agent d’accueil.
Conclusion :
Pour le moment, certes, rien n’a encore été décidé ni vraiment planifié. Mais tout s’accélère, preuve en est de nos collègues contractuel⋅les qui ne seront pas stagiairisé⋅es. Cf. courrier en PJ
Nous devons dire NON à tous ces projets d’expérimentation et de réorganisation qui n’auront aucun effet positif pour nous mais au contraire que des conséquences négatives. Il faut se positionner fortement dès le début, en expliquant toutes nos réticences vis-à-vis d’un travail sans concertation réelle avec les premier⋅es intéressé⋅es, à savoir les gestionnaires, alors même que cela aura des conséquences chronophages sur nos fonctions déjà trop denses. Si on attend des projets déjà ficelés avant intervention et refus, il sera trop tard. Alors que s’ils voient une levée de bouclier dès le début, cela devrait freiner les velléités de changement.
Pour cela, malgré la date (choisie exprès car pour beaucoup d’entre nous, ce sera le jour du repas de Noël ?), nous ne pouvons que vous inviter à tous vous rendre à la réunion d’information des chargé⋅es de maintenance
le jeudi 19 Décembre 2024
de 9h à 12h30
salle LAURE ECARD
(50 Bd Saint-Roch, 06300 Nice, Tram St Roch, pour celles et ceux en voiture, pensez aux parking relais, car très difficile de se garer).
afin d’exprimer nos inquiétudes, notre refus de dégradation du service rendu, de privatisation de nos activités ou de suppressions de postes dans nos établissements.
Plus nous serons nombreux⋅ses, plus nous serons entendu⋅es.