Evaluations
nationales… An
II
La CGT Educ’action
disait déjà l’an dernier ses craintes
quant au caractère contreproductif des
évaluations CP et 6ème.
Nous dénoncions l’absence de concertation sur leur
construction, leur caractère obligatoire,
l’atteinte à la liberté
pédagogique et le mépris à peine
voilé à l’égard du
professionnalisme des collègues. Nous
dénoncions aussi les risques de stresser
familles et enfants, de compliquer les relations
parents-enseignant·es et de stigmatiser les
élèves les plus en difficulté.Nous dénoncions
l’inadaptation de ces évaluations tant sur le fond
que sur la forme quel que soit le niveau. Nous
dénoncions en outre le fait qu’elles sont des
outils au service du tri : celui des
élèves, des personnels et des
établissements scolaires.Mais surtout, la CGT
Éduc’action dénonçait la
volonté politique du Ministre de mettre sous tutelle
idéologique les enseignant·es dans leurs
pratiques pédagogiques.Malheureusement toutes nos
craintes étaient fondées et plus encore.Cette année avec
l’extension au CE1, la remontée nationale des
données, la dépossession de l’analyse
des besoins de l’élève à la
merci du logiciel du ministère, plus aucun doute
n’est permis sur les intentions de notre ministre :
réorientation des approches
pédagogiques de l’apprentissage de la lecture,
retour du B-A BA et introduction des neurosciences, mais aussi culture
de l’évaluation et du classement.
Sous couvert d’une soi-disant
caution scientifique qui en réalité ne prend pas
en compte les avancées des recherches en didactique,
c’est bien une politique éducative
réactionnaire que l’on veut nous imposer, celle de
la reproduction sociale des élites, loin de viser
à l’émancipation de chaque
élève.Si sur le fond la CGT
Educ’action reconnaît le rôle primordial
des évaluations diagnostiques, elle s’oppose et
s’opposera toujours à ce genre de dispositif
injonctif. Elle s’oppose aussi à ce type de
système qui vise à évaluer et
rémunérer les collègues en leur
imposant une concurrence entre écoles.La CGT
Éduc’action, face au battage médiatique
organisé par le gouvernement, continuera de soutenir les
personnels engagés dans la bataille idéologique
que le ministre intente autour de l’École. Elle
appelle les personnels à se réunir dès
maintenant pour décider collectivement de
l’utilisation de ces évaluations. Elle soutiendra
les équipes qui s’engageront contre cette propagande
réactionnaire selon les modalités qui leur
paraîtront les plus appropriées et interviendra au
besoin contre les pressions hiérarchiques.