si l’on faisait pointer les enseignant-e-s?
Imaginez qu’à votre arrivée et à votre
départ de l’école, vous soyez tenu-e-s de mettre
en route un ordinateur pour pointer; mais aussi d’indiquer, sous peine
de deux heures et quinze minutes de pénalité, le
début et la fin de votre pause-repas, qui durera
obligatoirement au moins 45 minutes; et que vos temps de travail
excédant 8 heures et demie par jour ne soient pas pris en
compte – et
pas plus de 3 heures et 46 minutes le mercredi!
Rassurez-vous : il n’en est pas question pour les enseignant-e-s. Mais
c’est la tracasserie qui sera imposée à nos
collègues secrétaires de circonscription
à compter du 3 avril prochain. La mise en œuvre en
était annoncée depuis longtemps,
précédée de dispositions tatillonnes
sur le décompte des jours de congé, nourri de
suspicion a priori sur la durée
réelle du travail effectué, avec un
résultat concret et absurde :
une partie du temps de travail des secrétaires actuellement
calé en fonction des besoins des usagers et des enseignants
sur les semaines de classe va passer sur les congés
scolaires! L’été, elles vont même
perdre une semaine de congé… au détriment de
l’intérêt du service!
Une
volonté autoritaire d’aligner les circonscriptions sur les
services de la DSDEN d’autant plus malvenue que les
secrétaires travaillent de fait sous le regard de l’IEN et
que leur éventuelle absence est immédiatement
ressentie par tou-te-s les directrices et directeurs de la
circonscription.
Cette vexation inutile trouve peut-être son sens dans la
« rationalisation » des services administratifs, qui a
débuté avec la mutualisation des tâches
entre plusieurs circonscriptions et s’est renforcée avec le
transfert de certaines missions de l’I.A. désormais
dévolues aux circonscriptions (à grands renforts
d’applications en ligne à l’ergonomie…
perfectible)¹. Le projet de regrouper l’ensemble des
circonscriptions niçoises dans un même
bâtiment laisse d’ailleurs planer une inquiétude :
risque de suppression de postes? nouveaux transferts de
tâches?
Est-ce pour le bien du service public d’éducation? Nous
pouvons en douter, nous qui apprécions au quotidien la
connaissance étroite des écoles dont font preuve
les secrétaires de circonscription, qui apportent des
réponses rapides et aimables à nombre de nos
questions, suppléant bien souvent les IEN, anticipant les
problèmes de remplacement, absorbant en direct la
colère des usagers devant les carences de postes,
gérant à flux tendu les contraintes
liées à ce stupide « service minimal d’accueil » en
cas de grève, etc. Le rapport humain sera toujours plus
porteur d’efficacité et de service public que la
rationalisation technocratique.
Nos IEN ont-ils voulu/su défendre la cause de leurs
secrétaires? Peut-être pas. Mais il est difficile
de leur en faire le procès au regard de la
surdité constante du DASEN devant les revendications des
personnels administratifs ou enseignants. On se convainc d’autant plus
que toutes et tous ensemble, il faut lutter!
1. C’est un euphémisme. Le
meilleur exemple étant le logiciel de pointage
lui-même, qui met chaque matin près de 10 minutes
à s’activer… de sorte que c’est près d’une
heure par semaine qui est volée aux secrétaires!