de Nice : la
surenchère sécuritaire
Qui
ne se souvient
pas de la volonté affichée par M. Estrosi en 2017
de demander une dérogation à
l’Etat pour faire entrer un policier armé dans
chaque école ?
« La
Constitution nous autorise à mettre un
policier
armé
dans chaque école, disposant d’un bureau et pouvant
surveiller ainsi
les entrées, les sorties, faire émarger des
listes et effectuer une
surveillance des mouvements qui pourraient paraître suspects
là où nous savons
que les écoles sont une cible majeure de Daech« ,
déclarait ainsiM. Estrosi, qui n’était
alors plus maire de Nice…
mais premier adjoint à la sécurité. Et
d’ajouter à l’époque
l’embauche
imminente d’une centaine de policiers municipaux
supplémentaires !Des mesures de
sécurité avaient
déjà été mises en
œuvre dans les écoles de Nice : panneaux
métalliques autour
des écoles, bouton d’alarme, nouvelles caméras,
contrôle très strict des
entrées interdisant de fait la présence des
parents dans les écoles, vigiles devant
les écoles…
Cette
nouvelle étape de la surenchère
sécuritaire niçoise n’ayant
finalement jamais vu le jour, les vigiles ont été
remplacés début 2018 par des
policiers effectuant des rondes.
On
nous annonce à présent
l’expérimentation d’un policier en
tenue, mais sans arme, dans trois écoles
niçoises, en vue
d’une généralisation à
d’autres
écoles de Nice à la rentrée prochaine.
Cela va de paire avec la mise en place
progressive de nouveaux badges d’accès avec photo
intégrée, confiés à un
nombre
de personnes très restreint, tout comme la pose dans
certaines écoles déjà
pourvues de grilles de pare-vue. Big Brother is watching
you !!!
Aux
dires de M.
Blanquer, « Le policier non armé
à l’intérieur de
l’école est quelqu’un qui va vivre au
quotidien avec les enfants et va en fait
s’intégrer dans leur vie ».
Ce
qui ressort d’une réunion entre des directeurs
d’école de Nice, des policiers et le responsable
sécurité est que les missions de ce ou ces
policières restent floues: présents de 7h
à 18h avec une pause méridienne, ils ne
pourraient pas intervenir à l’extérieur de
l’école, ils interviendraient sur ce qui est PPMS,
sécurité routière…
Ils
auraient à terme un local où ils pourraient
visionner l’ensemble des caméras
balayant les alentours du groupe scolaire.
Si
l’expérimentation est « concluante », il y aurait 71 groupes
scolaires définis.
La
CGT
Educ’Actionréaffirme son opposition quant
à ces dérives inquiétantes,
l’école d’aujourd’hui ne
devant en
aucun cas être assimilée dans l’esprit
des élèves, dès leur plus jeune
âge, aux
forces de police.