Droit de Retrait ? Pour quoi faire ?
Depuis l’arrivée de la COVID et de la pluie de protocoles lui afférant, nous voyons naître çà et là des appels au droit de retrait.
Beaucoup d’entre eux s’affairent à mettre en évidence le danger légitime que constitue le manque de cadre protocolaire, dans les structures scolaires, sur la santé des personnels.
Si le droit de retrait s’applique au regard de la loi face à un Danger Grave et Imminent (DGI) constaté par un agent, il est aussi légitimement applicable en cas de défectuosité́ qu’il constate dans les systèmes de protection.
Néanmoins, dans bon nombre de situations, l’utilisation de ce droit ne s’est pas faite dans les meilleures conditions, ni dans le respect des règles édictées par la loi.
En conséquence, les collègues finissent, alors qu’ils·elles pensaient en être prémuni·es, par se voir retirer leurs journées de retraits sur leur salaire.
Il semble que ce droit de retrait fédère davantage que la grève et finisse par s’y substituer. Pourtant, dans bon nombre des situations vécues, la grève semblait parfaitement légitime et adaptée, d’autant que des préavis avaient été déposés à cette fin.
En tant que syndicat de l’éducation, nous nous inquiétons de l’utilisation que pourrait constituer ces fréquents appels au droit de retrait et de son utilisation politique. Le risque, s’il venait à se généraliser dans les pratiques, serait, in-fine, de se le voir retirer ou modifier par un décret verrouillé.
Si les actions menées par nos collègues soulèvent bien des réalités de terrain inacceptables qu’il faut dénoncer et contre lesquelles il faut s’élever, il n’en reste pas moins que pour nous, le droit de grève, est et reste le seul et unique outil de pression politique dans la période actuelle. Œuvrons à ce que nos camarades et collègues en comprennent l’enjeu plutôt que d’y substituer le dévoiement d’un droit que nous risquerions à terme de mettre en péril.