Le malaise des directrices et
directeurs d’école est palpable et s’est
accru ces dernières
années.
Les
raisons de ce malaise sont multiples pour les directrices et
directeurs :
-
une charge
de travail toujours plus forte qui, dans de nombreux cas, ne devrait
pas relever de la direction d’école, accrue avec
la réforme des rythmes scolaires -
la tendance à transformer les
directrices et directeurs en courroie de transmission de la politique
ministérielle, en relayeurs d’ordres… -
un manque de temps évident qui
justifierait des décharges de service importantes -
la pression
des mairies accentuée en bien des endroits avec la
réforme des rythmes scolaires -
la détérioration des
relations « au public » comme dans d’autres
métiers -
des responsabilités et
obligations mal définies qui laissent la place à
des interprétations en défaveur des
enseignant-e-s chargé-e-s de direction.
Certain-e-s se laissent bercer
par les sirènes d’un statut qui ne
règlerait rien et créerait
une fracture avec leurs collègues, en faisant de facto du
directeur
ou de la directrice un-e supérieur-e hiérarchique.
Le Ministère, après quelques
groupes de travail au printemps 2014, s’atèle
à la
« revalorisation » de la
direction d’école et à la
simplification administrative censée réduire la
masse de travail.
Si la seconde partie de ce
travail en est encore aux intentions, un récent BOEN
dévoile les conclusions : la montagne accouche
d’une souris :
sur quelques parcelles de décharges (y compris sur
l’APC), glanées
ici ou là, quelques primes de-ci delà, domine le
néant… Quant
aux salaires, toujours aussi peu d’avancées.
Faut-il
rappeler que pour la CGT Éduc’action, la question
de la gestion
d’une école ne se limite pas à celle de
la direction. Elle
devrait, dans un souci constant de démocratiser la gestion
de
l’école, induire :
– l’embauche de
nouveaux personnels titulaires : secrétaires,
infirmier-ères
scolaires, assistant-e-s sociaux-ales scolaires… dont le
travail
repose aujourd’hui trop souvent sur les collègues,
chargé-e-s ou
non de la direction
– du temps de
« décharge » pour les enseignant-e-s non chargés de
la
direction pour l’élaboration et la mise en place
des projets, les
relations avec le collège, les partenaires, les
interve-nants, etc.
– et, par
voie de conséquence, par une conception nouvelle de la
direction
d’école envi-sagée comme un vrai
travail d’équipe.
Henri
BARON