Dialogue social, dialogue de sourds ? Le paritarisme encore une fois
foulé
A
partir de données chiffrées précises,
une discussion sur la préparation de la rentrée
2016 était prévue lors du Comité
Technique Ministériel du 17 décembre
2015.
Pour
la CGT
Éduc’action, cela devait être l’occasion
de faire une analyse fine de la situation dans
l’Éducation nationale et de se projeter vers des
créations nombreuses de moyens pour la future
rentrée. Le ministère devait donc
présenter aux organisations syndicales ses propositions de
création ou suppression d’emplois et en débattre.
C’est ce qu’on pourrait appeler «
garantir le paritarisme et entretenir le dialogue social
»…
Mais,
jeudi 10 décembre 2015, avant même que les
organisations n’aient eu connaissance des informations, la ministre de
l’Éducation nationale a, une nouvelle fois,
contourné les règles du paritarisme en diffusant
sur son site et dans la presse les données concernant les
personnels enseignant-e-s.
Cette
décision est un mépris total pour les
représentant-e-s des personnels et les personnels qui les
ont élu-e-s. A quoi sert le CTM du 17 décembre si
les mesures sont déjà prises ?
Depuis
de nombreux mois déjà, le « dialogue
social » au ministère de l’Éducation
nationale connaît quelques ratés : transmission
des documents à la dernière minute ou sur table,
longues discussions aboutissant à des décisions
prises au préalable sans tenir compte des avis syndicaux,
mépris des votes en CTM ou en Conseil Supérieur
de l’Éducation (CSE)… mais comment pourrait-il en
être autrement puisque le Premier ministre,
lui-même, joue le mauvais exemple en passant outre un accord
non majoritaire sur le PPCR…
La
CGT
Éduc’action demande à ce qu’un réel
dialogue social soit instauré dans l’Éducation
nationale. Elle n’est pas dupe du calendrier choisi pour
la publication de ces informations. Après avoir
reporté les opérations de carte scolaire au
moment des élections départementales, le
gouvernement choisit une nouvelle fois de bousculer le calendrier
institutionnel en publiant ces chiffres dans l’entre-deux
tours des élections régionales. Jouer un tel jeu
politicien à quelques jours des élections
régionales n’est pas digne. C’est la «
démocratie sociale » qui en paie le prix.