Déclaration
de la Cgt-Educ’Action au CTM du 30 janvier 2018
Les coups
portés durant les derniers mois au monde du travail, ont
été terribles, les salarié-es
commencent à subir les conséquences de la casse
du Code du travail.
Depuis
sa mise en place, l’Essentiel des mesures prises par ce
gouvernement va dans le même sens, celui qui
privilégie les classes les plus aisées du pays.
Les
5% de ménages les plus aisés ont capté
42% des gains liés aux réformes faites par le
gouvernement Macron.
Ce
n’est pas la CGT qui le
dit, mais l’Observatoire français des conjonctures
économiques (OFCE)…
Alors
que ce gouvernement augmente le pouvoir d’achat des plus
riches, il accentue les coupes dans les dépenses publiques.
Les
cadeaux fiscaux faits « aux premiers de cordée
» seront vraisemblablement financés par une
réduction de la dépense publique, ce qui amputera
le pouvoir d’achat des ménages, affectera les
dépenses des collectivités locales, et la
régression de la rémunération des
fonctionnaires.
Cette
année, notre salaire net sera inférieur
à celui que nous avions en 2017.
Pourtant,
le gouvernement poursuit invariablement sa politique et multiplie les
réformes idéologiques comme la mise en place dans
les universités et les lycées de la plateforme
« Parcoursup », qui entérine de facto la
sélection à l’université
alors même que la réforme n’a pas encore
été votée, cet exemple montre que ce
gouvernement est prêt à faire pour imposer le plus
rapidement possible des mesures, sans s’inquiéter
plus que ça des procédures et du droit.
La
répartition des dotations académiques qui est en
train de se faire dans les établissements du second
degré est difficile, il faut ajouter à cela la
sortie prochaine du rapport Mathiot et les conséquences que
pourraient entraîner les propositions faites sur les statuts
particuliers des enseignants, les horaires des disciplines,
l’orientation et la formation des jeunes ainsi que sur les
moyens d’enseignement des lycées dans les
prochaines années.
Dans
le premier degré, le ministre communique sur les 3881 moyens
d’enseignement
supplémentaire à la rentrée
2018, pourtant cette hausse est insuffisante pour assurer les promesses
présidentielles de dédoublement en
éducation prioritaire.
De
plus, la réduction des effectifs uniquement en CP et CE1
dans l’éducation prioritaire va
dégrader les conditions d’enseignement et
d’apprentissage partout ailleurs.
En
réalité, il ne s’agit pas
d’un réel effort budgétaire pour
l’Ecole, mais principalement d’un transfert de
moyens du second degré vers le premier degré.
Le
ministre a également
récupéré des moyens sur les emplois
administratifs, des EPLE, des services académiques et
centraux.
La
suppression de 200 emplois administratifs va dégrader encore
un peu plus les conditions de travail des personnels des rectorats et
des établissements qui sont déjà en
sous-effectif et cela aura de lourdes conséquences sur le
fonctionnement des services et sur les conditions de travail de nos
collègues.
Les
suppressions d’emplois administratifs prévues au
budget 2018 représentent la moitié des emplois
créés ces 5 dernières années
.
La
principale inquiétude de ce gouvernement n’est pas
de faire de l’école une priorité, mais
surtout de limiter la hausse de la masse salariale du
ministère de l’Éducation qui
représente plus de 90% de son budget.
Pour
faire diversion, le ministre de l’Éducation ne
rate pas une occasion d’affirmer sa volonté
d’échapper aux caricatures, et de transcender les
clivages en proposant une politique éducative
frappée du sceau de “l’en même
temps”.
En
multipliant les concertations et groupes de travail, il donne
l’illusion d’un dialogue social qui
n’existe pas, les organisations syndicales expriment des avis
lors de réunions bilatérales mais le ministre
n’organise jamais réellement le débat
dans les instances telles que le Conseil Supérieur de
l’Éducation ou le Comité Technique
Ministériel où, il pourrait recueillir
s’il le souhaitait, l’avis des
représentants des personnels.
Pour
terminer cette intervention, nous souhaitons aborder la situation des
CAP d’avancement de la classe exceptionnelle vont
bientôt se dérouler dans les académies.
Nous
rappelons notre opposition à la mise en place de ce grade
à accès fonctionnel qui affaiblit nos statuts.
Au-delà
de ce rappel, nous sommes inquiets des modalités pratiques
qui seront mises en œuvre dans les académies.
Tout
d’abord, les difficultés pour nos
collègues à faire valoir leur droit à
être éligible au premier vivier, et ensuite les
conditions dans lesquelles vont se tenir les commissions
administratives paritaires.
Dans
le cas de l’examen en CAP du tableau d’avancement
à la classe exceptionnelle, seuls les élus Hors
Classe pourront donc siéger conformément aux
dispositions de l’article 35 du décret
n°82-451.
Mais
comme dans de nombreuses académies, les
représentants HC à la CAP risquent de se
retrouver inscrits au tableau d’avancement à la
classe exceptionnelle (1er ou 2e vivier), l’application de
l’article 38 pourrait entrainer un tirage au sort.
La
direction générale des ressources humaines du
ministère de l’Éducation (DGRH) a fait
parvenir une note aux Recteurs qui précise
l’application de ces textes.
Celle-ci
précise que c’est bien un tirage au sort qui sera
mis en œuvre, la note rappelle que la présence
d’experts est possible dans le cadre défini par
l’article 31.
De
plus, la DGRH considère que la mise en place de groupes de
travail en amont de la CAP n’est pas nécessaire.
Il
est donc possible, dans le cas où les élus hors
classe sont inscrits dans le tableau d’avancement (vivier 1
ou 2) d’avoir des représentants des personnels
tirés au sort, et se retrouvant dans
l’incapacité de défendre des dossiers
individuels donc de faire respecter les droits des collègues
du fait de leur méconnaissance du sujet.
Ce
nouvel avatar dans la mise en œuvre du PPCR montre encore un
peu plus les inégalités
générées par un tel
système.
Nous
demandons que l’administration mette en place des groupes de
travail pour permettre aux élus paritaires de remplir
pleinement leur mandat.
Enfin,
nous souhaitons également aborder la situation
très grave de Mayotte, ou certains établissements
ne permettent pas des conditions d’études normales
pour les élèves.
Nous
demandons que le CTM soit informé des dispositions prises
pour améliorer les conditions d’études
des élèves et de travail des personnels.
Dans
notre secteur comme dans d’autres, le syndicalisme a la
responsabilité de construire une réponse
à la hauteur de toutes ces attaques, un 1er appel
à la mobilisation est lancé le jeudi 1er
février 2018 par
l’interfédérale de
l’éducation et de l’enseignement
supérieur afin d’alerter sur les dangers des
réformes en cours, et l’intersyndicale
du second degré appelle les personnels à une
journée de grève et de manifestations le mardi 6
février.