CGT Educ’action, FNEC FP FO et SUD Education de l’académie
de Nice, lors du CTA de ce mercredi 18 janvier 2017 :
projet de réforme de l’évaluation est
dangereux, la Ministre doit le retirer.
La Ministre a décidé de refondre
l’évaluation des personnels enseignants. La
notation chiffrée serait remplacée par une
évaluation, fondée sur une inspection et deux
entretiens professionnels reposant sur une grille de 11 items dont les
critères sont pour l’essentiel
éloignés de l’enseignement, et
s’appuyant sur un référentiel de
compétences professionnelles qui comporte 70
entrées !
Ce projet va de pair avec la mise en place d’un «
accompagnement » des personnels qui peut être
imposé par la hiérarchie et n’aurait
plus grand-chose à voir avec la formation continue, il
renforce le contrôle de la hiérarchie sur nos
collègues au détriment de leur liberté
pédagogique.
Nous refusons la logique de ce projet qui repose sur ces entretiens,
sur des critères subjectifs, et qui est
l’instrument de l’arbitraire et de
l’individualisation. Il est dangereux, inacceptable.
Ce projet obéit à la même logique que
celle du décret Chatel de 2012 qui avait
été abrogé après
l’élection de François Hollande, suite
à la mobilisation des personnels appuyée sur
l’action commune des organisations syndicales.
Le projet ministériel instaure d’autre part une classe
exceptionnelle, qui est en réalité un «
grade à accès fonctionnel ».
Lors de l’introduction de ce type de grade dans la Fonction
publique de l’État en 2010 par le gouvernement
Sarkozy, toutes les organisations syndicales à
l’exception de la CFDT s’étaient
prononcées contre.
En voulant valoriser l’exercice de fonctions
particulières et l’évaluation, la
classe exceptionnelle est la promotion à la «
tête du client » et un renforcement de
l’inégalité salariale. Il sera
réservé à une toute petite
minorité et ne sera accessible que pour 10 % de
l’effectif d’un corps, dont 8 % justifiant de
fonctions particulières. Seuls 2 % des personnels, ayant
« fait preuve d’une valeur professionnelle
exceptionnelle », pourront y accéder.
C’est donc 90 % de l’effectif d’un corps
qui en sera irrémédiablement exclu.
De plus, les 10 % du corps ne seront atteints qu’en 2023 !
Là encore, rien ne dit que les dispositions actuelles ne
seront pas encore plus orientées vers des promotions
uniquement au mérite !
De plus aucune garantie n’est donnée sur un
déroulement de carrière sur deux grades (classe
normale et hors classe) pour la totalité des
collègues.
La « revalorisation » des grilles indiciaires dont
se targue la Ministre est en fait un miroir aux alouettes.
L’intégration partielle des primes et
indemnités minore d’autant le montant de la hausse
réelle et est très loin de compenser les 14 % de
pertes de niveau de vie subies par les enseignant-e-s qui restent parmi
les plus mal payé-e-s d’Europe selon les chiffres
de l’OCDE.
Nos organisations se sont adressées à Madame la
Ministre le 6 octobre pour lui demander de renoncer à ce
projet néfaste et d’ouvrir de
véritables négociations. Notre demande est
restée à ce jour sans réponse.
organisations appellent les personnels à se
réunir dans les établissements secondaires et les
écoles, à s’adresser à la
Ministre sur ces revendications.
CGT Education et FNEC FP FO au CTA de l’académie de Nice,
soumette au vote des élus, le voeux suivant : « Le projet de la
Madame la Ministre Vallaud-Belkacem sur
l’évaluation des enseignant-e-s ne doit pas voir
le jour : la Ministre doit y renoncer. »