Audience personnels AESH
Sont présent·es à cette audience :
Pour les personnels :
Mme VIERA personnel AESH
Aurélia DAQUI pour le SNUIPP / FSU
Armel Briend pour la CGT Educ’Action 06
Guillaume DELAVAUD pour Sud Éducation
Pour l’administration :
Mme DE SOUSA PONTE, SG de l’iA.
M. FERRARI, Proviseur Lycée Massena
M. DUFRESNE, mutualisateur paie.
La CGT Éduc’Action ouvre l’audience en ses termes :
Cette demande fait suite au mouvement national des AESH du 8 Avril dernier.
Ce mouvement revendique la reconnaissance, la sortie de la précarité de ces personnels ainsi que l’arrêt des PIAL.
Nous revendiquons des modifications pour lesquels nous avons bien conscience que vous ne pourrez rien et qu’il s’agit là de choix politiques nationaux, comme par exemple la création d’un statut d’état, l’augmentation des salaires, l’arrêt des PIAL.
Néanmoins, nous ciblerons certains points dont nous pensons que vous pourriez localement apporter des améliorations mais nous y reviendrons.
Dans un premier temps, il faut entendre le mal être de ces personnels et personne ne pourrait mieux l’exprimer que notre collègue AESH ici présente.
Nous pensons donc que c’est à elle de s’exprimer prioritairement et nous reviendrons par la suite sur les améliorations qui pourrait être portées localement et la dimension technique de certaines de ces améliorations.
Vous connaissez ces quelques points puisqu’ils vous ont été communiqué dans le courrier de demande d’audience.
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- AESH mutualisé-es : nombre d’enfants par AESH, problème de l’augmentation constante sans tenir compte des aides mises en place ;
- Difficultés de communication avec les services ;
- Mise en place des AESH référent-es ;
- Obtenir que les employeurs se subrogent au versement des indemnités journalières lors des arrêts maladies.
- Problème d’affectation de plusieurs AESH dans le haut et moyen pays.
- Problème d’accès aux informations syndicales par liste OSTIC. Garantir que tout soit mis en œuvre pour que les AESH disposent et aient accès à un courriel académique.
Ensuite, il a été fait une présentation émouvante et complète par Mme VIERA, notre collègue AESH, de l’ensemble des difficultés rencontrées par ces personnels.
L’administration par l’intermédiaire de Mme DE SOUSA a reconnu ne peut-être pas avoir assez fait le retour auprès de ces personnels de la qualité de service qu’ils·elles rendaient à l’éducation nationale.
Que la communication sur les formations proposées auprès de ces personnels n’est sûrement pas suffisante.
Pour autant, le dispositif de formation est en train de s’étoffer et ces dernières seront aussi proposées sur le temps de travail.
Il existe aussi des équipes mobiles d’éducateurs/psychologues qui peuvent intervenir.
Mme DE SOUSA défend la mutualisation comme une avancée pédagogique.
Elle rappelle que c’est la pathologie de l’enfant qui détermine la mutualisation et que l’objet est d’aller vers une autonomisation de l’enfant.
L’accompagnement mutualisé n’est pas un accompagnement individualisé, c’est une richesse car cela a été pensé ainsi. Grâce aux mutualisations, on sort de la stigmatisation individuelle de l’élève et on s’y retrouve aussi mieux pédagogiquement, on gagne en dynamique.
Nous rappelons que nous n’avons pas sur ce point la même lecture de l’arrivée des mutualisations comme des PIAL. Pour nous il s’agit d’un choix politique d’économie budgétaire par le regroupement de moyen et en aucun cas ces projets ne répondent à une nécessité pédagogique même si l’on veut nous le vendre ainsi.
La façon dont nous traitons le handicap en France à l’intérieur de nos structures scolaires n’est pas digne d’une nation comme la nôtre. La précarité des contrats proposés, la question des salaires, des heures de travail, de la considération des personnels mais aussi cette nouvelle mutualisation de moyen témoignent du manque d’intérêt et d’implication de l’état pour la prise en charge du handicap en France. Cette dimension est politique, c’est un choix politique que de ne pas massivement investir dans ces métiers et le député Ruffin a bien démontré que les parlementaires actuel·les ne souhaitaient pas cette reconnaissance des métiers du soin et du lien. Au fond, celle et ceux qui en pâtissent tout autant que les personnels AESH, ce sont les enfants et leurs familles et cette situation inique est inacceptable et insupportable.
Il y a donc urgence à la création d’un métier d’état, d’une reconnaissance salariale, à la formation de ces personnels.
Mme DE SOUSA nous rappelle qu’en 2005, le législateur a voulu que le payeur ne soit pas le prescripteur.
Ce qui prouve, selon elle, que ce n’est donc pas un choix politique.
Et selon nous, c’est bien ce qui fait que l’état est débordé et n’a eu d’autres choix que de réduire la voilure sur les moyens financiers face à cette entrée massive d’enfants à prendre en charge.
L’administration nous a rappelé que le conseil d’état a validé le 20 Novembre 2020 que le temps de cantine ne serait plus à la charge de l’état mais des collectivités (Mairie, Département, Région). Ce qui va être bénéfique puisqu’ainsi l’état récupérera des heures au bénéfice des élèves sur le temps de formation.
Parmi les propositions d’améliorations soumises, il est à noter celle émise par le Proviseur de Masséna qui nous l’espérons ne verrait le jour que si nous n’arrivions pas à gagner pour les AESH un statut pérenne d’état et un revenu décent.
M. FERRARI a en effet proposé que soit créé un fond de garanti qui permettrait aux personnels à faible revenu de pouvoir trouver par exemple plus facilement un logement car cette nouvelle structure pourrait se porter caution.
Pour les listes OSTIC, il nous est répondu que normalement de ce côté les problèmes d’accès au courriel seraient marginaux. Les avenants au contrat sont d’ailleurs envoyés sur les courriels académiques.
Pour ce qui est de subroger l’employeur à l’AESH dans le cadre des indemnités journalières perçues par les AESH lors des arrêt maladie.
Cette solution a été retenue par l’administration de Massena pour les AESH hors Titre 2 mais Mme SOUSA s’est engagée à en apprécier la faisabilité au niveau de l’état. Néanmoins, il n’est pas assuré que cela soit possible compte tenu de différents paramètres. Il faut en effet d’abord que les partenaires jouent le jeu mais aussi certains cumuls d’emploi de ces personnels risquent de rendre l’opération difficile pour les partenaires comme les caisses d’assurance maladie.
Nous rappelons que s’il n’y a pas de mise en place au niveau de l’état de cette possibilité, il faudra trouver un moyen supplémentaire pour bien informer les AESH sur le risque qu’engendre ce trop perçu et qu’ils·elles soient bien informé·es qu’ils·elles doivent mettre de côté l’argent perçu en trop pour s’assurer de pouvoir le rendre.
Il est reconnu par notre collègue AESH que dans le cadre des communications avec le service des AESH hors titre 2 que si les communications avec le service de gestions étaient déplorables en 2019, elles sont maintenant excellentes et ce depuis l’arrivée de M. DUFRESNE soutenue par M. FERRARI.
Au sujet des coordinateurs des PIAL.
Ils·elles seront nommé·es conjointement par l’IEN et le personnel de direction et rémunéré en IMP.
Nous ne savons pas encore comment seront financés ces coordinateurs, sur la base d’IMP des DHG (à moyen constant) ou si des enveloppes spécifiques seront attribuées.
Au sujet des AESH référent⋅es :
Ils·elles n’ont pas encore été déployé·es car il est difficile de mettre en route ces postes d’AESH qui seront totalement déchargé⋅es tant que l’ensemble des postes AESH ne sont pas pourvus.
Pour le haut et moyen pays :
Mme DE SOUSA précise que maintenant les recrutements dans ces secteurs sont faits en précisant bien aux personnels recrutés que compte tenu du contexte géographique et surtout démographique, ils·elles peuvent perdre d’une année sur l’autre leur poste pour se voir proposer un poste prêt de la côte et donc loin de chez elles·eux.
Les collègues du haut et moyen pays licencié⋅es l’ont été après qu’aient été faites des propositions qu’elles ont refusées. Il n’était pas possible pour l’administration de maintenir ces postes sans élèves à prendre en charge.
Fin de l’audience.