Nice, le 11 septembre 2020
À
Monsieur le Recteur
Objet: Covid 19 : Situation dans les écoles.
Monsieur le Recteur,
En date du 11 septembre, nous avons écrit à monsieur l’Inspecteur d’Académie des Alpes-Maritimes en l’alertant sur la situation générale des enseignant-es du premier degré dans notre département, face au rebond de l’épidémie de COVID-19. N’ayant à ce jour aucune réponse à notre courrier -comme c’est régulièrement le cas- et en raison de l’aggravation locale de la situation sanitaire, nous nous permettons de vous alerter directement sur plusieurs éléments.
Tout d’abord la situation tendue du remplacement dans le département des Alpes-Maritimes. Le manque global de moyens depuis plusieurs années se fait particulièrement sentir avec cette rentrée. Cela conduit à un brassage excessif des élèves dans certaines écoles et des effectifs qui « explosent » temporairement à plus de 35 par classe. Cela est aggravé par les collègues mis en retrait en raison de suspicion de COVID-19 qui ne peuvent bénéficier rapidement à la fois des tests et des résultats. Nous vous demandons de bien vouloir intervenir auprès des autorités afin que ces personnels puissent être considérés comme prioritaires au niveau des tests afin d’assurer la continuité du Service Public dans de bonnes conditions sanitaires.
Nous vous alertons ensuite, sur l’état d’épuisement des équipes seulement quelques semaines après la rentrée. Notre travail, essentiellement fondé sur l’oral, est difficilement compatible avec le port du masque et est rendu encore plus difficile par le remplacement des masques chirurgicaux jetables par des masques en tissu. Outre la critique qui pourrait-être apportée du point de vue de la sécurité sanitaire, ces derniers étant bien moins filtrants que les masques chirurgicaux normés, ils s’humidifient aussi bien plus rapidement. Si le port du masque par les adultes est une sécurité indispensable tant pour les enseignant-es que pour les élèves qu’ils accompagnent, il n’en demeure pas moins que leur qualité, tant en termes de confort que de filtration, doit être en adéquation avec les contraintes de notre profession.
Sur le même sujet, certaines circonscriptions lancent déjà leur plan de formation, convoquant des collègues les mercredis en présentiel, au mépris de leur fatigue et de leur santé. A l’heure du télétravail et avec le déploiement les années précédentes des plateformes en distanciel, nous nous interrogeons vivement sur l’intérêt à conserver, actuellement, ces formations en présentiel surtout quand nous nous apercevons que certaines se déroulent sans geste barrière, avec des intervenant-e-s ne portant pas le masque en lieu clos. Nous vous demandons donc de bien vouloir intervenir à minima dans le sens d’un report de ces formations en présentiel plus tardivement dans l’année scolaire, ou de les remplacer par des formations type m@gistère.
Nous allons, malgré tout, jusqu’à penser qu’un moratoire global sur ces temps de formation serait vu comme un geste de considération par les enseignant-e-s. Nous sommes bien entendu pour une formation continue de qualité ; mais la situation actuelle fait qu’il nous parait déraisonnable de mobiliser les équipes les mercredis ou les soirs après le temps de classe alors que les conditions sanitaires vont aller en se dégradant, ce qui ira de pair avec la fatigue des équipes. De la même façon, les réunions circonscription/directeur-rices peuvent largement temporairement être assurées en distanciel ou par le biais de notes de service.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Recteur, en notre dévouement pour le Service Public d’Éducation
Copie de ce courriel à Monsieur l’Inspecteur d’Académie des AM