du collectif national RASED
RASED :
un enjeu d’avenir
Alors
que les textes réglementaires instituant la nouvelle
formation
spécialisée (CAPPEI) sont sources
d’interrogations pour les
enseignant-e-s spécialisé-e-s et les psychologues
de l’éducation
nationale des RASED, l’IREDU publie une étude,
basée sur des
données d’il y a 20 ans, qui remet en
cause leur
efficacité.
L’enquête
s’appuie sur les résultats à des
évaluations réalisées dans le
cadre du panel 1997 de la DEPP (direction de l’évaluation et
de la
prospective) en CP et CE2 et sur le taux de redoublement d’une
cohorte d’élèves entrée en CP en 1997.
Vingt ans après, la
question du redoublement a évolué rendant
anachronique les
conclusions portées sur ce sujet. Rien n’est
réellement
convaincant dans cette étude de l’IREDU qui
multiplie les
corrélations hasardeuses sans engager les analyses
rigoureuses qui
seraient nécessaires pour évaluer
l’efficacité des RASED. A
défaut, les hypothèses des chercheuses et
chercheurs sont loin de
s’imposer.
Les
RASED comme les autres dispositifs de l’éducation nationale
ont
vocation à être évalués.
Leur efficacité a déjà
été
interrogée dans d’autres rapports, avec des
conclusions bien
différentes que celles affirmées de
manière très péremptoires
dans ce rapport méthodologiquement discutable. Une
étude parue en
janvier 2017 dans Recherches en didactique (n°26) tire des
conclusions allant à l’encontre de l’étude des
analyses de l’IREDU.
Elle souligne un impact positif des RASED sur les résultats
en
mathématiques. L’étude de Jean-Jacques
Guillarmé de 2010, quant à
elle, concluait à une meilleure efficacité des
aides spécialisées
par rapport aux aides personnalisées.
Une
évaluation sérieuse du dispositif RASED,
quantitative et
qualitative devrait par ailleurs prendre en compte les 5000 postes
supprimés entre 2008 et 2012 soit un tiers des effectifs
alors que
seulement 200 postes ont été
recréés depuis. Rappelons que ces
suppressions ont conduit à un affaiblissement notoire des
RASED des
écoles en limitant leurs possibilités de
répondre favorablement
aux demandes d’aides.
Si
la réussite des élèves en
difficulté se joue dans la classe, elle
doit s’appuyer sur l’expertise professionnelle des
enseignant-e-s
spécialisé-e-s et des psychologues des RASED.
Leurs actions ont
lieu en concertation avec l’enseignant-e de la classe et dans
un
lien étroit avec la famille. Ce nécessaire apport
des RASED, à la
fois pédagogique, rééducatif et
psychologique, serait d’autant
plus efficace que leurs moyens seront restaurés et
abondés à la
hauteur des besoins.
En
s’adressant aux rectrices et recteurs le 7 février dernier,
parlant
des RASED dans le cadre de la préparation de la
rentrée, la
ministre a dit : « Là où les RASED sont
incomplets, je vous
demande de recréer des postes ».
Chiche
!
Collectif national
RASED, le 24 février 2017