Communiqué de Presse de la CGT Éduc’Action 06 en soutien à l’UNEF
6 avril 2021
CONTRE LA LOI DITE « SEPARATISME »
POUR LA LIBERTE D’ORGANISATION
POUR LA LIBERTE SYNDICALE
SOUTIEN A L’UNEF !
De nouveau, un débat nauséabond et surmédiatisé, alimenté par celles et ceux qui ne supportent pas l’altérité, voit le jour en France. Il occulte ainsi, l’espace d’un temps médiatique, les inepties de notre ministre de l’éducation, trop occupé à faire oublier son syndicat de propagande « avenir lycéen », ses propres mensonges et la détresse de notre jeunesse qu’il a profondément sacrifiée.
En effet depuis le début de la pandémie la jeunesse en général et les étudiant·es en particulier voient les difficultés s’accentuer tant sur le plan matériel que psychologique. Ainsi on ne compte plus la longueur des files d’attente devant les distributions de repas organisées par des associations palliant aux manquements des pouvoirs publics qui ont fait le choix de laisser des centaines de milliers d’étudiant·es livré·es à eux·elles-mêmes sans aucun soutien matériel si ce n’est de les encourager à… s’endetter ! On a malheureusement pu déplorer des actes de détresse ultimes qui n’ont visiblement pas entraîné de réaction « officielles » ni la mise en place de quelque dispositif que ce soit. Non, plutôt que de répondre à la difficulté et aux problèmes de la jeunesse, le ministre de l’Éducation Nationale décide de s’en prendre à l’une de ses organisations les plus représentatives !
Le tort de l’UNEF ? Tout simplement organiser des groupes de paroles en non-mixité afin de pointer les discriminations et violences dont certain·es dans le pays font encore l’objet.
La CGT Educ’action 06 qui organise, aussi, des réunions non-mixtes, notamment de genre pour évoquer les questions d’égalité au travail, de violences sexistes… est totalement solidaire de l’UNEF et rappelle la liberté de chaque organisation à envisager toutes modalités de réunions et groupes de paroles sans que quiconque, quoiqu’il·elle en pense, n’ait à exiger sa dissolution.La dissolution semble devenir le seul mode de fonctionnement pour interdire toute parole ou expression qui ne conviendrait pas à ceux-là-mêmes qui, par ailleurs, valident les propos, attitudes ou politiques les plus sexistes, racistes et réactionnaires.
La démocratie et les « valeurs de la République » ne sont la propriété de personne, fût-il ministre. Et il n’appartient non plus à quiconque d’en définir le cadre ou les limites de façon unilatérale.
Les votes au Sénat de certains amendements à la loi « confortant le respect des principes de la République » ne peuvent que nous inquiéter. Et notamment celui du 1er avril permettant aux autorités (par simple décret ministériel !) de dissoudre une association ou organisation syndicale sur la seule base de son mode d’organisation !
Cet amendement est le signe supplémentaire ,et plus qu’inquiétant, que les thématiques et exigences de l’extrême droite racistes et réactionnaires sont parvenues à se diffuser au plus haut niveau du débat politique et institutionnel. A travers cette menace inacceptable, c’est tout le mouvement syndical qui est attaqué!
La CGT Educ’action 06 apporte tout son soutien à l’UNEF et à l’ensemble des organisations de luttes pour l’émancipation et la défense des droits, et rappelle au Ministre de l’Éducation qu’il devrait plutôt se préoccuper de prendre les mesures nécessaires à la réussite et au bien-être de la jeunesse tout comme des personnels relevant de son ministère, dont la souffrance ne cesse de croître depuis son arrivée rue de Grenelle et la mise en place de ses réformes rétrogrades imposées par un autoritarisme sans précédent.