préalable de la Cgt-Educ’Action
CDEN du 22 juin 2017
Mesdames
et Messieurs les membres du CDEN,
D’un
point de vue général, notre
confédération a pris connaissance du
programme de réformes à court et moyen terme
concernant
principalement le droit du travail, les moyens d’intervention
des
salarié-es, la formation professionnelle,
l’apprentissage,
l’assurance chômage et la retraite et reste plus
que perplexe sur
la méthode de concertation envisagée.
Sans
surprise, le gouvernement qui vient d’être
remanié, propose des
recettes déjà utilisées depuis
plusieurs décennies, recettes qui
n’ont jamais produit d’effets si ce n’est
détruire les droits
et les protections des salarié-es sans aucune
répercussion positive
sur le niveau de l’emploi bien au contraire.
De
nombreuses familles, de nombreux jeunes du département -dont
nous
allons parler lors de ce CDEN- sont et seront
impactés par ces
réformes.
Concernant
le champ plus spécifique de l’Education, Monsieur le
ministre de la
rue de Grenelle, Jean-Michel BLANQUER, a donc
présenté deux textes,
travaillés unilatéralement, dans
l’urgence, sans véritable
dialogue social (exceptées des commissions
spécialisées réunies
in-extremis). Ces projets de textes qui modifieront largement les
conditions de travail des personnels et d’étude
des enfants et
adolescents démontrent une volonté
d’exploser le cadre national
de l’Education tout en maintenant l’architecture
des réformes
issues du quinquennat précédent.
Le
projet de décret relatif aux dérogations pour les
rythmes scolaires
dans le 1er
degré instaure la possibilité pour les communes
de revenir à la
semaine de 4 jours et de déroger au calendrier scolaire
annuel.
Ainsi, sans remettre
en cause les décrets Peillon-Hamon, il aggrave
la désorganisation du travail et les
inégalités sur l’ensemble
du territoire où plus aucune règle commune
n’existera, tant pour
les élèves que pour les personnels. Il
donne de fait le pouvoir de décision aux
collectivités
territoriales remettant en cause l’unité du Service Public
d’Education.
Le
projet d’arrêté collège
abroge certains principes de la réforme
en permettant le retour d’options facultatives, des sections
européennes ainsi que la suppression des enseignements
pratiques
interdisciplinaires. Ce projet incite à utiliser la dotation
complémentaire pour recréer les options et laisse
plus de marge
encore à la modulation des horaires disciplinaires annuels.
Le
module de découverte professionnelle en 3ème pour
choisir entre «
la voie scolaire et l’apprentissage » confirme que
la lutte contre
la reproduction sociale n’est toujours pas
d’actualité pour ce
gouvernement.
Pour
la CGT
Educ’action,
ce nouvel arrêté accroît
davantage l’autonomie et généralise la
concurrence entre
établissements. Il
s’agit d’une attaque sans
précédent contre
le collège unique et
l’égalité entre
élèves sur le territoire.
La
CGT
Educ’action dénonce
ces deux projets de texte et continue d’exiger
l’abrogation des
réformes des rythmes scolaires et du collège
ainsi que l’ouverture
de négociations pour un autre projet.
Lundi
19 et mardi 20 juin, se sont tenus deux groupes de travail relatifs
à
des mesures de carte scolaire. Et là aussi, la
précipitation
ministérielle – créer des CP à 12 dans
l’Education Prioritaire- se
traduit par un redéploiement des Maîtres +, sans
aucune évaluation
sérieuse du dispositif qui a – les témoignages
des équipes sur le
terrain d’une part et les analyses d’organismes comme l’Observatoire
des Zones Prioritaires d’autre part l’attestent –
apporté beaucoup
d’éléments positifs pour les
élèves. Que
constatons-nous ?
La dilution des RASED, la réaffectation des M+, l’abandon de
la
scolarisation des -3ans, les CP à 12 absolument avec un
cahier des
charges qui entraîne dans certaines académies la
demande de
création de plusieurs centaines de postes
supplémentaires. Et que
dire du retour aux rythmes version Darcos ? Quels avenir pour
les programmes, les méthodes ?
Décidément, c’est « En
marche…arrière toutes ! »
Lors
de ces deux groupes de travail sus-cités ont
été aussi examinées
des mesures de fermetures et d’ouvertures de classes. Là
encore, il
semble que les remontées du terrain et ce que vivent
réellement
certaines équipes soient
sacrifiés sur l’autel de la règle à
calculer.
Les enseignants-es de l’école maternelle
« L »eau vive »
à Grasse seront en grève le mardi 26 juin. Aucune
mesure de fermeture n’obscurcissait leur horizon lundi 19 suite au
Groupe de travail et il y avait levée du blocage sur
l’école
maternelle toute
proche.
Le Mardi 20, vous avez Monsieur l’inspecteur
d’Académie par
surprise et sans aucune concertation décidé de la
fermeture d’une
classe sur l’école de « L’eau
vive » !
Manœuvre douteuse et peu digne, voire entachée
d’irrégularité,
le Comité Technique n’étant pas
consulté avant ce CDEN .
Les
chiffres sont les chiffres nous rétorque-t-on mais les
agissements
et communications pour le moins obscurs de la municipalité
et de
l’inspecteur de circonscription ont, nous le pensons, fait pencher la
balance.
Ce département est de plus en plus administré
selon des principes
obscurs et peu respectueux des instances de concertation
prévues
par les textes.
Autre
exemple : le fait de retirer -sans aucune communication- des
quotités de décharge aux écoles
Thérèse Roméo à Nice,
écoles
situées en « Coeur de
ville » dont la situation, le
public accueilli s’apparente à ceux d’écoles en
Education
Prioritaire. Encore une preuve de dialogue social.
Ce
CDEN abordera la question de la
sécurité : si nous sommes pour
des mesures de sécurité claires,
préventives, nous ne sommes pas
pour le tout sécuritaire : la CGT Educ’Action
s’oppose
fermement à la transformation des établissements
en bunkers.
La
CGT
Educ’action
souhaite aussi
interpeller
les membres du CDEN sur l’ouverture des annuaires
académiques et
des établissements aux grands fournisseurs de services du
Web.
Cela,
semble-t-il, sans concertation ni au sein de l’administration
centrale, ni avec les recteurs, et alors que la présidente
de la
CNIL déclarait récemment que « la
France doit garder la
souveraineté de ses données scolaires »
!
Le
numérique a bouleversé en profondeur les
pratiques pédagogiques et
constitue un outil puissant pour l’enseignant-e en terme de
diversification des apprentissages. Il permet également la
gestion
des masses de données administratives.
Les
politiques concernant le numérique dans
l’éducation revêtent
toutefois un caractère complexe et nébuleux. Les
personnels voient
se succéder les annonces et les plans : un jour
l’ENT, l’autre
les manuels numériques, puis les tablettes, sans que la
cohérence
de l’ensemble ne soit évidente, ni que les moyens
de
fonctionnement soient toujours attribués…
Les
prescripteurs sont multiples : l’État, les
établissements, les
personnels, les collectivités territoriales, parfois dans le
cadre
de partenariats publics-privés rarement transparents
décidés par
certains et qui contraignent les autres.
À
ce maquis du « qui décide de quoi, qui paye quoi
et qui fait quoi »
s’ajoute celui du bon usage et de la protection des
données
numériques. La communication se joue de la
cohérence et de la
protection des personnels et des élèves.
La
CGT
Éduc’action
demande que l’École définisse ses
propres cadres selon ses
besoins et ses objectifs et non qu’elle cherche à
s’adapter aux
injonctions du marché ou aux aléas de la
communication politique.
Dans cette logique, le numérique doit faciliter la
tâche de
l’enseignant et les apprentissages des
élèves et non être une
source de stress supplémentaire.
Enfin, nous souhaitons attirer votre
attention sur l’inquiétude de nombreux-ses
salariés-es en CUI quant au non-renouvellement de leur
contrat. Cette procédure impactera de façon
brutale plusieurs dizaines de personnes employées dans le
cadre d’un CUI sur des postes de secrétariat administratif,
d’AED voire d’AVS.
Nous trouvons cela insupportable,
injuste et inacceptable. Ces personnels ne doivent en aucun cas
constituer la variable d’ajustement d’une politique de
redéploiement, pire de suppressions de
postes.