CAPA du 30 mars
Recours avis RDV de carrière
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En guise de compte-rendu de cette CAPA, nous vous proposons le texte ci-dessous, que vous pouvez télécharger ici.
MAIS À QUOI SERVENT LES CAPA ?
Et en particulier à quoi sert la CAPA sur les recours des appréciations finales des RDV de carrière, fruit du PPCR, qui s’est tenue le 30 mars dernier ?
Commençons par planter le décors : la CAPA en question était une CAPA (Commission Administrative Paritaire Académique) second degré. Il y a 19 représentant⋅es de la basse populace : certifié⋅es, agrégé⋅es, PLP, CPE, PsyEN, PEPS. Ce sont celleux que vous avez élu⋅es en décembre, lors des élections professionnelles. Et il y a 19 représentant⋅es de « l’administration ». L’administration c’est qui ? Bien sûr il y a des représentant⋅es du rectorat : rectrice (absente ce jour-là, mais suppléée), secrétaire général et DRH en tête, mais il y a aussi des inspecteur⋅ices, des chef⋅fes d’établissements désigné⋅es par l’administration.
Nous sommes là pour examiner les recours faits par les collègues sur leur appréciation finale. Rappelons à toutes fins utiles que ces appréciations et les quotas de promu⋅es ne sont que l’application du PPCR, signé par la FSU (entre autres). Vos représentant⋅es défendent les dossiers avec force et arguments (y compris celleux des organisations syndicales ayant signé le PPCR, ça a un certain charme). Des professeur⋅es qui ont 9 items sur 11 avec un avis excellent, les deux autres étant très satisfaisants, avec une appréciation dithyrambique, dans laquelle iel est qualifié⋅e d’excellent⋅e professeur⋅e, se voient octroyer un avis juste très satisfaisant. Incompréhensible, ça doit juste être une erreur qui va être rectifiée dans cette commission, en toute logique, on est là pour ça … Sauf que
Sauf qu’on nous explique qu’on peut être un⋅e excellent⋅e professeur⋅e et ne pas avoir un avis excellent. Ne pas mériter, donc, un avis excellent ? Puisque ces évaluations sont censées faire avancer plus vite les professeur⋅es qui le méritent, celleux-ci ne le mérite pas ? On nous explique que ces avis sont donnés en comparaison aux autres dossiers, que s’iels n’ont pas l’avis excellent, c’est que d’autres étaient encore plus excellent⋅es. Par comparaison donc, sauf que …
Sauf qu’on n’a aucun moyen de comparer, puisque les seuls dossiers auxquels on a accès, sont ceux de celleux qui font des recours. Merci la destruction transformation de la fonction publique. On est donc dans une commission « paritaire » où seule l’administration connaît l’ensemble des dossiers. Comme on ne connaît pas les autres dossiers, on ne sait pas à quel point ils sont meilleurs que ceux qu’on voit. L’administration, elle, sait. On n’aurait plus qu’à lui faire confiance ? Sauf que …
Sauf que vos représentant⋅es ne lâchent rien, insistent, comment un⋅e professeur⋅e excellent⋅e pourrait ne pas avoir l’avis excellent ??!! Bien, dans ce cas là, le SG (secrétaire général) propose de passer au vote pour trancher : pour ou contre la modification de l’avis. Ça parait normal et sein, une décision va être prise démocratiquement. Après tout, c’est pour ça qu’on est là. Sauf que …
Sauf que, à peine le SG a-t-il fait sa proposition qu’il annonce « pour l’administration c’est 19 contre ». Ah bon ? On ne fait même pas semblent de lever la main ? Iels étaient au courant tous⋅tes les autres de l’administration que ça se passait comme ça ? C’est le SG qui donne le résultat avant que les mains ne se lèvent ? Bon, il semble que le SG se soit rendu compte que, tout de même, il fallait faire un peu semblant, juste pour la forme. Alors il « propose » aux représentant⋅es de l’administration de lever la main s’iels sont contre, en rappelant à l’ordre celleux qui n’aurait pas lever la main : « Monsieur X, vous n’avez pas levé la main ». Et monsieur X s’exécute aussitôt. Il lève d’ailleurs les deux mains car un de ces collègues est parti plus tôt en lui donnant délégation. À la surprise général, il y a donc 19 contre de la part de l’administration. Vos représentant⋅es lèvent la main à leur tour, l’unanimité est pour la modification de l’avis, mais il n’y a que 18 représentant⋅es des personnels, un⋅e n’a pas pu venir. Dans sa grande mansuétude, le SG décide de modifier le vote de l’administration en mettant une abstention et 18 contres. Ah bon, mais iels avait tous⋅tes levé la main spontanément pour dire qu’iels étaient contre pourtant ? Lequel ou laquelle a-t-on décidé qu’iel devait changer d’avis ??? Et pourquoi ce revirement ? Finalement, le SG veut que l’avis change ? Ben non, c’est qu’en cas d’égalité, sa voix est prépondérante, donc de toute façon, l’avis n’est pas changé. Donc, même si tous⋅tes les représentant⋅es des personnels sont présent⋅es, ça ne change rien.
Au final, nous avons passé plus de 6h à examiner les 15 recours qui nous étaient présentés, pour que ne soient modifiés que ceux que l’administration avait préalablement décidé qu’ils devaient l’être. Soyons honnêtes, la première heure a été consacrée au règlement intérieur de la commission, donc seules 5 heures ont réellement été complètement perdues. Et surtout complètement perdues pour la brochette de chef⋅fes d’établissements, présent⋅es pendant les 6 heures de réunion, qui n’ont pas dit le moindre mot et qui étaient juste là pour lever 2 fois la main (il y a eu 2 votes) quand le SG le leur « demandait ». Franchement, iels auraient pu assister aux 2 premières minutes, puis partir en donnant délégation au SG, la parodie de paritarisme n’aurait pas été moins crédible … Et vos représentant⋅es, à 3 ou 4, le résultats aurait été le même. Heureusement, on n’a que ça à faire …