Augmentation des démissions
d’enseignant-es : les stagiaires victimes du manque de
formation
Le
rapport Carles du 24 novembre 2016 note une hausse très
inquiétante
du nombre de démissions d’enseignant-es depuis
2012 : 1280
titulaires et 805 stagiaires en 2015/2016.
Ces
données indiquent un mal-être persistant des
personnels dans leur
travail. Concernant les titulaires, il n’est plus rare de
croiser
des collègues qui souhaitent une reconversion
professionnelle, une
mise à disposition pour découvrir
d’autres professions ou qui se
voient opposer un refus de démissionner de la part de leur
administration. Proportionnellement, ce sont les stagiaires qui sont
les plus touché-es par cette hausse importante : dans le
premier
degré, on passe de 1 % de démissions en 2012
à 3,2 % en 2016 et
dans le second degré de 1,1 % à 2,5 %. Si le
sénateur Carles parle
du « caractère
éprouvant de l’année de stage »,
le ministère lui n’a pas réagi et ne
propose aucune explication.
Les
médias ont, ces derniers jours, repris ces chiffres. Du
côté du
ministère, la seule réaction a
été de minimiser ces démissions
et d’en faire un phénomène marginal.
La
CGT Éduc’action alerte depuis plusieurs mois sur ces
situations. Sur
le terrain, nous constatons que les stagiaires sont
débordé-es. La
formation, telle qu’elle est actuellement
organisée, est la source
de la très grande majorité des
démissions des stagiaires. Le
ministère renvoyant ces problématiques aux
académies qui renvoient
aux ESPE qui renvoient aux universités… bref,
personne n’est
responsable.
La
CGT Éduc’action demande une réunion urgente pour
que le ministère
mette en place une réelle la formation de ses personnels. Il
s’agit
aussi de faire un bilan de la désastreuse
réforme de la
formation des enseignant-es. Pour la CGT Éduc’action,
l’une des
solutions est de de revenir à un niveau II (licence) pour la
base du
recrutement, deux années de stage étant ensuite
validées par un
Master 2. Et surtout, les stagiaires ne doivent pas être
considéré-es comme des moyens
d’enseignement : ils et elles
doivent pouvoir se consacrer pleinement à leur formation.
Montreuil,
le 12 janvier 2017