Audience du collectif national RASED au ministère ou comment se moquer du monde
Compte rendu de la CGT Éduc’Action
Une délégation du collectif national RASED a été auditionnée en visioconférence le mercredi 25 novembre et le résultat est alarmant.
Nous avons été reçus par des gens qui ne sont ni les plus compétents dans le domaine de l’enseignement adapté, ni en position de décider quoi que ce soit : sous directrice, adjointe et cheffe de bureau, leurs taches principales sont généralistes, autour du handicap ou le mouvement. La conseillère sociale du ministre qui devait nous recevoir, est arrivée cinq minutes avant la fin.
Nous avions préparé cinq points et n’avons eu de réponse sur aucun.
Nous avons engagé sur le respect des missions des enseignant-e-s de RASED, et, en particulier, le fait de ne pas les solliciter pour effectuer des remplacements. On nous a répondu que ce sont des dysfonctionnements locaux. Mais comme les échos venaient de plus d’une vingtaine de départements, nous sommes à bon droit de nous demander s’il n’y a pas eu une forme de connexion.
Nous avons ensuite évoqué l’importance des métiers du RASED dans une école largement perturbée par le confinement et la reprise à la carte. La privation de plus de trois mois d’école a rendu encore plus nécessaire l’aide de l’enseignement adapté. Nous avons été écoutés très poliment.
Concernant les postes, impossible d’avoir quelque information que ce soit.
Concernant l’accès à la formation, c’est la même réponse, rien, nada.
Les inquiétudes sur la fusion des formations E et G ici et là, disparition des rééducateurs/trices dans certaines académies, formation tout handicap oubliant l’enseignement adapté, n’ont pas donné lieu à des explications.
Cette question du « tout handicap » a aussi fait l’objet d’un point particulier de discussion. Alors que nous parlions besoin des enfants de plus de RASED, l’adjointe à l’école inclusive nous a répondu en parlant des PIAL. Nous lui avons rappelé que le PIAL, c’est du handicap, et le RASED de la grande difficulté scolaire, ce n’est pas la même chose.
C’est significatif du fait que le mélange des genres et le tout handicap font leur chemin. D’ailleurs aucune des trois intervenantes du ministère n’a évoqué la grande difficulté scolaire.
Enfin, le dernier point abordé fut le pôle ressource.
Bien qu’il nous ait été assuré que le pôle ressource était ce que nous souhaitons, dans la réalité, il n’en est souvent rien. Les IEN l’utilisent comme staff de conseillers, ce sont elles et eux qui décident et, peu à peu, font glisser les personnels RASED hors de leur fonction d’acteurs de terrain auprès des élèves.
Sur ce point précis, nous avons obtenu un mini engagement : le ministère a entendu qu’il y avait des disparités et fera le nécessaire en ce sens.
Nous n’avons jamais vécu un tel déni, un tel manque d’écoute, un tel foutage de g…..