AESH… Tout est dans la présentation!
« Tout est mis en oeuvre pour que votre enfant soit accompagné ». Nous savions déjà que les parents recevaient ce courrier lorsqu’ils réclamaient pour leur enfant que soit enfin nommé-e l’A.E.S.H. que la MDPH avait notifié-e.
On riait jaune, sachant que la seule chose qui était, parfois, réalisée, c’est de déshabiller le petit Paul pour habiller la petite Pierrette. (C’est ce qu’on appelle la mutualisation, en langage administratif).
La dernière mouture rajoute :
« Dans l’attente de l’accompagnement prescrit, M. X [l’ERSH] reste à votre disposition pour adapter l’accompagnement de votre enfant. »
Ah! Et il va faire quoi, l’ERSH? Prouver aux parents que finalement, on peut très bien réduire l’accompagnement à 0 heure, car c’est mieux pour l’autonomie de Paul? Ou leur demander de garder le petit ou la petite à la maison l’après-midi, car quand même, il-elle est fatigable, non? Convaincre le-la concierge de l’école qu’entre deux ouvertures de porte, il-elle pourrait peut-être changer la couche de Pierrette? Inciter l’enseignant-e à favoriser le tutorat, dont le rôle inclusif n’est plus à démontrer? Pousser le directeur ou la directrice à faire appel à un emploi civique? Solliciter l’IEN pour qu’il autorise des collègues à la retraite à faire fonction d’accompagnant bénévole?
Si les parents s’adressent au Dasen, c’est pour faire valoir un droit, non pour officialiser un bricolage de plus. Ils savent bien que l’école n’a pas attendu l’impulsion de la hiérarchie pour mettre en œuvre le maximum que permettent les moyens du bord.
Un tel courrier témoigne une fois de plus du mépris de notre administration envers les usagers du service public et envers ses personnels. Pour le rédiger ainsi, il faut être en outre dans une méconnaissance totale des rôles de chacun-e dans l’institution scolaire et des réalités vécues. C’est grave, à un tel niveau de responsabilité.
La vérité, c’est que les seul-e-s A.E.S.H. à être encore nommé-e-s en ce début d’année 2021 l’auront été en faveur d’élèves dont les parents ont porté le pet devant le tribunal administratif. Cela s’appelle un référé-liberté. C’est gratuit pour le justiciable et coûteux pour l’administration. Qu’on se le dise!
Rappel : grève des A.E.S.H. le 8 avril, lire l’appel unitaire ici