Dossier Maternelles
Le Sinistre Blanquer veut changer les programmes de maternelle de 2015. La CGT Éduc’Action avait porté à l’époque un regard favorable sur ces programmes. Blanquer, continue sa politique de casse du Service Public. La CGT Éduc’Action entend combattre cette politique réactionnaire. Nous publions une série de contributions de militant-es de la CGT Éduc’Action sur ce thème.
Contributions de militant-es de la CGT Éduc’Action -4-
Au moment où se profilent de grands bouleversements de l’école maternelle, c’est le moment de s’interroger sur sa place dans le système éducatif.
Dans notre école, nous avons mis à profit les programmes de 2015. Priorité au langage, à la socialisation, au jeu. Beaucoup de manipulations, de projets divers et variés. Par exemple, cette année, un projet musique et un autre sur les arbres, nous permettent d’aborder de nombreuses compétences, et de faire progresser tous les élèves, même les plus en difficulté, à leur rythme.
Depuis les programmes de 2015, la grande section est rattachée uniquement au cycle 1 et n’est plus à cheval avec l’école élémentaire. Plus question de faire un mini CP en grande section. Ceci est pour nous une bonne chose.
Hélas, la nouvelle note du CSP (conseil supérieur des programmes) nous inquiète considérablement: la maternelle perdrait son sens et ne servirait plus qu’à préparer des évaluations pour le CP.
Pire encore, des évaluations, dès la petite section de maternelle, verraient le jour. Évaluation, évaluation, évaluation. Mais pour quoi faire ? Pour mettre les écoles en concurrence les unes avec les autres ? Pour inquiéter les parents d’élèves dont les enfants seraient notés ? Pour constater la faiblesse du niveau éducatif ? Et si les résultats sont mauvais, réduira-t-on le nombre d’élèves par classe afin de pouvoir améliorer le langage de chacun ? Malheureusement, ce ne semble pas être la logique choisie. Au contraire, dans cette course aux indicateurs, et ce dès 3 ans, nous voyons se profiler des enfants et des familles de plus en plus en détresse. Pour rehausser les statistiques, les missions éducatives des professeurs d’école sont amoindries au profit des tâches administratives, avec des conséquences contre-productives.
Nous sommes inquiets de voir ce texte jeter, non seulement à la poubelle ces cinq dernières années, mais surtout casser un aménagement de la maternelle qui ne fonctionnait pas si mal. Cette réforme est poursuivie par cette croyance absolue en la performance par la multiplication des évaluations et autres indicateurs. Pourtant faudrait-il leur rappeler, à ces technocrates qui ont perdu de vue les missions et le rôle de l’Éducation Nationale, que les évaluations ne sont pas une finalité et que cette logique managériale est en train, non seulement d’accentuer les inégalités scolaires entre les familles, mais aussi tirer tout le monde vers le bas.
La maternelle devient un cycle à part entière et non plus à cheval avec l’école élémentaire. La grande section n’est donc plus un « petit CP ». Priorité est donnée au langage, à la socialisation et au jeu.
La consigne principale est de perdre cette mauvaise habitude qui consiste à faire de la grande section de maternelle un « petit CP ».
Ne pas leur apprendre à lire et écrire à tout prix. Il va donc falloir que les enfants passent moins d’heure assis derrière un bureau, un papier et un crayon à la main. L’idée est d’arrêter de faire la course à la lecture. Selon les experts, cette volonté d’apprendre à l’élève à lire et écrire le plus tôt possible, place certains d’entre-deux en situation d’échec, et ce dès la maternelle.
Les programmes de 2015 ont enfin recentré la maternelle sur elle-même, la grande section de maternelle étant dans le cycle 1 uniquement.
Priorité est donnée au langage, à la socialisation et au jeu. Beaucoup de manipulation et d’apprentissages dans un climat serein pour tous. Les évaluations positives, centrées sur l’enfant, permettent de ne pas mettre trop de pression aux parents.
Faut-il croire que maintenant tout s’effondre. Va-t-on vers un grand retour en arrière avec des évaluations dès la petite section ?
Je ne comprends pas bien sous quelle forme. Si c’est pour nous dire que nos élèves ne parlent pas et qu’il faut mettre des moyens, moins d’élèves par classe, des maîtres spécialisés, des aides éducateurs comme on en avait il y a encre quelques années, quelle chance. Mais hélas, cela ne va servir qu’à mettre en concurrence les écoles et à mettre au pas ces enseignant-es de maternelle qui ne plient pas, …